Algérie

Les désastres causés par Katrina font doutés les USA



L?Amérique sollicite le monde Les Américains sont partagés sur la manière dont le président George W. Bush a géré la catastrophe humanitaire créée par le cyclone Katrina, 46% approuvant son action, tandis que 47% la critiquent, selon un sondage du quotidien Washington Post et de la channe ABC publié hier. En outre, 48% des Américains jugent que le gouvernement fédéral a répondu de manière « excellente » ou « bonne » à la situation. Ils sont 51% à estimer que la réponse du gouvernement à la situation a été « pauvre » ou « pas si bonne que ça ». Les critiques ne manquent pas après cette catastrophe qui fait douter les Etats-Unis, d?après ce que rapportent les agences de presse. (Suite page 23) Un responsable de la police de La Nouvelle-Orléans a dénoncé l?attitude de l?armée durant les premiers jours qui ont suivi l?arrivée du cyclone Katrina, évoquant des soldats de la Garde nationale « qui jouaient aux cartes pendant que des gens mouraient ». Vice-commandant en chef de la police de la grande ville du sud de la Louisiane, W. S. Riley a affirmé à l?AFP qu?au cours des trois premiers jours qui ont suivi l?arrivée du cyclone, seuls des policiers, des pompiers et des bénévoles ont aidé la population sinistrée. « Les soldats de la Garde nationale sont arrivés 48 heures après le cyclone à bord de 40 camions. Ils ont garé leurs véhicules et sont allés dormir. Pendant 72 heures, la police, les pompiers et quelques bénévoles se sont retrouvés seuls pour aider la population. Nous avons vu des gens mourir pendant que des soldats jouaient aux cartes », a-t-il dit. « Nous avons secouru des milliers de gens réfugiés sur des toits ou dans des greniers », a dit Riley. « Nous nous attendions à plus de soutien de la part du gouvernement fédéral. Nous nous attendions à ce que le gouvernement fédéral réagisse dans les 24 heures. Les trois premiers jours, il n?y a pas eu d?assistance » de la part des autorités fédérales, a-t-il regretté. « On nous a tiré dessus avec des armes automatiques et il y a encore des voyous dans le secteur. Mais ma plus grande déception vient de l?attitude du gouvernement fédéral et de la Garde nationale », a-t-il dit. Il a reconnu qu?un « semblant d?organisation » était désormais mis en place. « Les militaires sont là et font un excellent travail pour évacuer » les dizaines de milliers de sinistrés encore en ville, a dit M. Riley. Il a précisé qu?aucun bilan des victimes n?était disponible, mais affirmé qu?il y avait « des corps dans toute la ville ». Une équipe était censée arriver pour s?occuper de rassembler les cadavres « mais nous ne les avons pas vus », a dit M. Riley. « C?est inhumain. Ce n?est pas l?Amérique », a-t-il ajouté. M. Riley a indiqué par ailleurs qu?il ne savait pas combien des 1700 policiers de La Nouvelle-Orléans étaient encore opérationnels. « Beaucoup de policiers ont perdu leur maison ou leur famille et nous sommes sans nouvelle de beaucoup d?entre eux », a-t-il dit. Réagissant aux accusations de lenteur de la Garde nationale, le général Steven Blum, commandant de ce corps d?armée, a affirmé qu?il s?agissait d?un « coup bas ». Il a expliqué qu?en raison de l?anarchie qui régnait à La Nouvelle-Orléans, il fallait attendre que la Garde nationale rassemble suffisamment d?éléments avant de passer à l?action. « Si nous avions agi avec moins de soldats, il y aurait eu des risques que des innocents soient touchés » dans les combats qui ont opposés soldats et bandes armées, a dit le général Blum. Le général Blum a précisé que 27 000 soldats de la Garde nationale étaient déployés en Louisiane et dans le Mississippi et que ce chiffre devrait atteindre près de 40 000 d?ici la semaine prochaine, après l?annonce de renforts. Au plan sécuritaire toujours, le FBI (police fédérale) a promis de restaurer la loi et l?ordre, en sévissant contre tout terroriste, agent de renseignement étranger ou criminel qui voudrait profiter de l?effondrement total des structures d?organisation de la ville dévastée. « Je me fous de savoir si les menaces viennent de terroristes internationaux, de services de renseignement hostiles ou de criminels », a déclaré le patron du FBI de La Nouvelle-Orléans, Jim Bernazzani. Le FBI a envoyé des équipes héliportées, armées jusqu?aux dents, au-dessus de la ville ravagée par le cyclone Katrina et l?inondation qui a suivi. Ses déclarations interviennent alors que les responsables locaux se sont engagés à faire cesser l?activité des gangs qui ont apparemment tenté de prendre le pouvoir de la rue après les gigantesques dégâts occasionnés par l?ouragan et les inondations. « Pas un centimètre des rues de La Nouvelle-Orléans ne sera livré aux éléments criminels », a déclaré Jim Letten, procureur général de la ville. « Les criminels qui opèrent à La Nouvelle-Orléans sont les mêmes que ceux qui essayaient de nous combattre auparavant », a ajouté M. Letten, qui a déplacé son bureau dans la ville de Baton Rouge. M. Letten a souligné que tous les gens armés qui parcourent la ville et procèdent aux pillages sont liés aux trafiquants de drogue qui tentent de prendre le contrôle de bâtiments et de quartiers entiers en utilisant l?intimidation. Reste que les responsables américains se félicitent depuis hier de certaines actions mises en ?uvre. Ainsi, le plus grand pont aérien intérieur de l?histoire des Etats-Unis a été mis en place pour évacuer des dizaines de milliers de rescapés du cyclone Katrina qui a ravagé La Nouvelle-Orléans, a indiqué le ministre américain des Transports, Norman Mineta. Une quarantaine d?avions civils et militaires participent à l?opération, dont la plaque-tournante est l?aéroport Louis-Armstrong de La Nouvelle-Orléans, y apportant des vivres et repartant avec des sinistrés. « En partant de rien, nous avons mis en place le plus grand pont aérien jamais vu sur le sol américain pour apporter des secours et évacuer la population de La Nouvelle-Orléans », a déclaré le ministre. Les victimes, venant aussi bien du Centre des conventions, du stade Superdome ou du toit de leur maison, arrivent à l?aéroport en bus ou en hélicoptère pour être ensuite évacuées vers des Etats voisins.


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