Algérie

Les conseils du FMI



Pour sortir de la dépendance des hydrocarbures, une seule solution, recommande le Fonds monétaire international (FMI): il s'agit de poursuivre et d'accélérer les réformes engagées par notre pays. C'est ce qu'a déclaré hier M. Domenico Fanizza, le chef de la délégation du FMI, qui séjourne en Algérie depuis deux semaines pour discuter avec les autorités algériennes et évaluer ce qui a été fait justement en matière de réformes, et cela conformément à l'article 4 des statuts de cette institution financière.  « La croissance hors hydrocarbure ne pourra exister que si le système bancaire est réformé », a déclaré le chef de la mission du FMI lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel El-Aurassi. M. Fanizza, qui soulignera toutefois que « les effets positifs des réformes engagées en Algérie commencent à être ressentis », fera savoir que l'objectif reste de « réduire la dépendance de l'Algérie vis-à-vis des hydrocarbures ». Dans sa note présentée devant la presse, le responsable du FMI table sur une croissance hors hydrocarbures de 6% en 2007, ainsi que sur une croissance totale qui devrait, prévoit-il, s'établir à un peu moins de 5% à cause de la baisse de production des hydrocarbures. M. Fanizza indiquera également que la poursuite d'une politique monétaire prudente devrait permettre le maintien de l'inflation autour de 4%, malgré, dit-il, la hausse des prix des produits alimentaires frais et importés. La note du FMI, qui fait état de la position budgétaire qui reste solide en raison du niveau élevé des recettes des hydrocarbures, qui ont permis une augmentation du fonds de régulation des recettes, augure en parallèle « un déficit budgétaire hors hydrocarbures sous l'impulsion du programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) ». Le chef de la mission du FMI, qui saluera par ailleurs le développement du système de paiement en Algérie, a attribué une note positive à la Banque d'Algérie, qui, dit-il, a su maîtriser l'inflation grâce à la politique observée ces dernières années. Le responsable du FMI a tenu à saluer tout particulièrement le recours de certaines entreprises publiques, notamment la Sonelgaz, Algérie Télécom, Air Algérie, etc., au marché obligataire comme moyen de financement de leurs activités. « Le marché obligataire est un grand acquis pour la Banque d'Algérie », a déclaré M. Fanizza, tout en soulignant que cela peut être un volet important du système financier en Algérie. Le conférencier a déclaré que les tendances favorables énumérées plus haut devraient se poursuivre en 2008. Ainsi, d'après ses prévisions, la croissance du secteur des hydrocarbures devrait redémarrer et celle du secteur hors hydrocarbures s'accélérer grâce notamment à une forte progression des services, des bâtiments et des travaux publics, ainsi qu'à une reprise de l'activité industrielle. Concernant la position extérieure de l'Algérie, elle devrait se renforcer avec un excédent du solde extérieur courant qui va atteindre 25% du PIB, prévoit le FMI, qui soulignera dans le même cadre, en ce qui concerne la loi de finances 2008, que la hausse des recettes des hydrocarbures devrait maintenir le surplus global à un niveau élevé malgré la forte expansion des dépenses publiques. Le défi reste de pérenniser la croissance hors hydrocarbures, a indiqué le responsable du FMI. Cela passe, poursuit le conférencier, par trois conditions, à savoir: en « évitant que la politique expansionniste ne provoque une hausse de l'inflation, en assurant la qualité des dépenses publiques et en poursuivant les réformes économiques destinées à promouvoir l'activité privée et à améliorer la productivité qui demeure faible ». Dans combien d'années l'Algérie pourra-t-elle développer le secteur hors hydrocarbure ? Le responsable du FMI, interrogé, répondra en ces termes: « J'aimerais bien le savoir ! ». Enfin, questionné sur l'intégration régionale des cinq pays du Maghreb, M. Domenico Fanizza a indiqué que les pays en question sont en train de travailler sur une initiative du FMI pour faire des pas concrets dans ce projet. Une conférence sera même organisée la semaine prochaine en Tunisie pour mieux intégrer le secteur privé dans la région et discuter des voies et moyens d'éliminer les obstacles.
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