Algérie

Les concessionnaires sceptiques


Les concessionnaires sceptiques
Avec 260 000 véhicules vendus en 2008, les concessionnaires automobiles sont quand même sceptiques quant à l'évolution du marché cette année. Et pour cause, ce marché a fortement baissé au deuxième semestre 2008 (après plus de 150 000 unités écoulées pendant les six premiers mois) suite à l'introduction par les pouvoirs publics de la nouvelle taxe sur les véhicules ainsi que la baisse des crédits accordés par les banques. Pour Serge Gurvil, directeur général de Diamal, la dégringolade du marché de l'automobile risque de se poursuivre cette année. « Avec une baisse de volume de -25% pour le deuxième semestre 2008, le marché national de l'automobile est bien parti pour une année des plus dures », affirme notre interlocuteur. Il ajoute que les ménages n'ont plus d'argent dans leurs comptes pour acquérir un véhicule et que les banques n'ont plus de liquidités pour financer les opérations d'achat de véhicules par facilités.Tout cela s'est répercuté sur le marché, qui a chuté d'une manière significative.Des opérations de charme pour liquider le stockPour remédier à cette situation de décroissance, les concessionnaires ont lancé des opérations de remise dans le but de vendre les véhicules en stock. Des offres alléchantes qui pourraient intéresser un nombre important de clients. Serge Gurvil s'en prend à ceux qui « soldent » leurs véhicules en fin d'année. « Le véhicule n'est pas une chemise ou un pantalon. Ce n'est pas une marchandise qu'on peut solder à tout moment. Ce n'est pas pratique. Il faut respecter le client », s'emporte ce responsable, qui précise que le marché de l'automobile, en termes de vente, stagnera autour de 200 000 véhicules pour cette année 2009. Pour Noureddine Hassaim, directeur général de Toyota Algérie, le marché de l'automobile dans le pays a certes réalisé une croissance en 2008 mais celle-ci a été faite durant les huit premiers mois de l'année précédente.« Depuis l'avènement de la nouvelle taxe sur les véhicules neufs, c'est-à-dire les quatre derniers mois de l'année 2008, le déclin du marché a commencé », affirme-t-il. Cela est dû bien évidemment à cette taxe, mais également à la nouvelle politique d'octroi des crédits adoptée par les organismes financiers. « Les organismes financiers, avec la crise mondiale, ont revu leur politique de crédit envers les clients algériens, ce qui fait que le marché a régressé de 15% ces deux derniers mois », a-t-il avancé.La nouvelle taxe sur les véhicules a beaucoup perturbé les ventesQuant aux effets de la crise économique mondiale sur notre pays, même s'il n'est pas directement touché pour le moment, « cela va se ressentir en 2009 », a averti notre interlocuteur indiquant qu'il « n'y aura pas de croissance du marché pour cette année ou que celle-ci sera extrêmement minime » avec, selon lui, des estimations de vente globale se situant entre 240 000 à 250 000. « Pour notre cas, il est possible qu'on ne puisse pas maintenir ce système de promotion. S'il y a un frein en termes de demande sur le marché de l'automobile, ce n'est pas avec des promotions et des remises que nous allons le booster », a affirmé M. Hassaim. Il a ajouté que le plus important pour Toyota Algérie demeure les volets liés au service après-vente et à la formation. « Nous avons toujours été leaders en termes de SAV et cette année sera un prolongement de notre stratégie d'après-vente.C'est cela qui permettra à notre société de maintenir le cap. Quant à la formation, on ne peut pas vendre de véhicules si nos techniciens ne sont pas formés. C'est pour cela que nous nous attelons à former notre personnel à différentes techniques. » A une question sur une probable augmentation des prix des véhicules commercialisés par Toyota Algérie, ce responsable a affirmé que les prix connaîtront prochainement une seconde hausse après celle opérée en novembre. Cela est dû, selon lui, au cours du dinar qui a glissé de plus de 10% et du yen qui s'est raffermi de plus de 15%.Mêmes déclarations pour Omar Rebrab, vice-président de Hyundai Motor Algérie (HMA), qui affirme que le marché dans sa globalité a progressé, en 2008, de 30%, mais que, pour le second semestre, il a chuté par rapport à l'année dernière.Les raisons développées par le patron de HMA sont les mêmes que les autres concessionnaires interrogés, à savoir l'introduction de la nouvelle taxe sur les véhicules neufs ainsi que la diminution des crédits automobiles accordés par les banques. O. Rebrab indique, par ailleurs, que la crise mondiale dans l'industrie automobile est « bénéfique » pour les concessionnaires dans le sens où tous les produits demandés sont aujourd'hui disponibles et les commandes confirmées dans un très bref délai, ce qui n'était pas le cas pour les concessionnaires pendant les années précédentes. Ajoutons à cela, a poursuivi M. Rebrab, les remises accordées à la clientèle ainsi que « beaucoup d'autres avantages ». Pour lui, il n'y aura pas d'augmentation des prix chez Hyundai. « Au contraire, nous allons baisser les prix de certains modèles », a-t-il déclaré.Mohamed Bairi, PDG du groupe Ival et président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), a développé lui aussi les mêmes arguments quant à la chute du marché de l'automobile au deuxième semestre. Notre interlocuteur a affirmé qu'une réunion a débattre du bilan 2008 ainsi que de l'évolution du marché pour cette année. Quant à la marque Fiat, il a affirmé qu'elle se porte bien et qu'il est satisfait du degré de pénétration de la marque transalpine en matière d'image en Algérie.Dans un autre registre, une source au niveau de la banque Al Baraka nous a appris que les crédits alloués pour l'achat de véhicules sont maintenus et n'ont connu aucune restriction.« Au contraire, les demandes de crédit pour l'acquisition de voitures ont sensiblement augmenté ces derniers temps, surtout avec les remises alléchantes accordées en ce moment par les concessionnaires », a affirmé notre interlocuteur, précisant que la banque a même allégé les procédures d'accès au crédit en exigeant un salaire de 22 000 DA pour les postulants célibataires et de 25 000 DA pour ceux mariés. Nous avons contacté la chargée de communication de Cetelem, la plus importante banque spécialisée dans les crédits automobiles pour des informations sur ce sujet. Celle-ci nous a répondu que les responsables de la banque Cetelem étaient en déplacement.


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