Les chiffres éloquents de H’mimid

168.000 logements réalisés sur 1 million au programme En matière de prévisions, les chiffres du ministre de l’Habitat sont des plus éloquents.Ainsi, selon lui, près de 800.000 logements seront lancés d’ici la fin de l’année. A la fin de ce mois, son secteur pourrait même réceptionner 250.000 unités. Seulement, il se trouve que la réalité virtuelle de ces chiffres, par rapport au grand défi d’un million de logements à l’horizon 2009, fait qu’ils ne sont pas en mesure d’aboutir, à cause des nombreuses contraintes qui freinent l’avancement rapide des travaux. Invité samedi dernier au Forum de l’ENTV, Mohamed Nadir Hmimid a néanmoins laissé échapper une vérité attestant ou, du moins, contredisant la véracité de ses prévisions, à savoir que seulement 168.000 logements sont réalisés au 30 juin 2006, ce qui, apparemment, est loin du compte. Ajoutons à cela le stock insignifiant de 28.000 logements inoccupés à ce jour malgré les demandes qui se font de plus en plus insistantes. Pour sauver la face, le premier responsable du secteur de l’habitat revient sur les multiples problèmes rencontrés par les chantiers AADL qui tournent au ralenti depuis le lancement du premier quota en 2001. Il s’agit, entre autres, du choix des terrains et de l’instabilité des sols du principal site de Bab Ezzouar qu’il a fallu, s’est-il défendu, «renforcer au moyen de pieux de 37 mètres de profondeur». La maladie du SRAS qui a touché la Chine et perturbé l’arrivée en Algérie de nombreux travailleurs chinois venus au secours du BTPH, et leur absence durant 18 mois, ont également retardé, rappellera-t-il, l’avancement des travaux. «Les interruptions répétitives sont dues aussi, a-t-il souligné, au séisme qui a frappé Boumerdès et Alger, ce qui a contraint les services du ministère à mobiliser tout le potentiel humain et matériel pour reloger au plus vite les sinistrés». Pour M. Hmimid, le manque d’expérience des grandes tours et l’absence d’outils de réalisation ont aussi mis à mal le lancement des chantiers AADL et le respect des délais de réalisation. «Même la concurrence, a-t-il soutenu, n’a pas été au rendez-vous, outre les Chinois, les Turcs, les Syriens et les Algériens». Par ailleurs, le ministre a tenu à rassurer les citoyens acquéreurs de logements quant au respect des normes de sécurité concernant ces bâtisses. «Il n’est pas question de sacrifier la sécurité des citoyens lorsqu’on a un organisme comme le CTC qui est rigoureux dans le contrôle», dira-t-il. Il a même donné, annoncera-t-il, son feu vert pour l’installation de postes de police au niveau des cités AADL pour assurer la sécurité des lieux, notamment à El Achour et Blida. D’autre part, M. Hmimid a prévu, d’ici fin 2009, un taux national d’occupation par logement de moins cinq (TOL-5). Enfin, le ministre de l’Habitat, évasif sur la question du squat des 1260 logements de Tizi-Ouzou, durant les événements du Printemps noir, dira que c’est une affaire très délicate qui est actuellement entre les mains de la justice.