Les Bourses ouvrent en hausse: Les marchés européens tirés par les trimestriels et la Fed

Les Bourses européennes ont débuté en hausse, hier, dans des marchés focalisés sur une avalanche de résultats trimestriels et alors que les déclarations du président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke semblent laisser la porte ouverte à de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire quantitatif (QE) pour soutenir la croissance dans un avenir proche. À Paris, le CAC 40 gagne 0,8% à 3 202,32 points peu après l'ouverture. À Francfort, le Dax prend 0,31% et à Londres, le FTSE 0,14%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 progresse de 0,34%. Le président de la Réserve fédérale a dépeint un tableau sombre de l'économie américaine et n'a pas dit grand chose sur les intentions de la banque centrale en matière d'assouplissement monétaire, hormis de répéter qu'elle se tenait prête à agir si nécessaire. Il est auditionné ce mercredi à la Chambre des Représentants. "Les résultats ont l'air pas mal, mais ils sont généralement accompagnés de perspectives prudentes", commente Justin Haque, trader paneuropéen chez Hobart Capital Markets. "Le marché va continuer à évoluer à l'intérieur d'une marge étroite cet été à moins d'un évènement catastrophique qui oblige la Fed à intervenir. Les gens hésitent à jouer une baisse du marché parce qu'ils ont peur d'être pris à contre-pied par un Quantitative Easing (QE)."
Paris : le CAC 40 en hausse
La Bourse de Paris était en hausse, hier, au cours des premiers échanges (+0,84%) dans un marché encouragé par la bonne orientation de Wall Street et veut croire à de nouvelles mesures de soutien à l'économie américaine. Dans les premiers échanges, l'indice vedette s'adjugeait 23,10 points pour s'inscrire à 3 200,87 points. PPR, cédait 1,88% à 106,75 euros, affectée par l'avertissement lancé par sa filiale Puma qui a indiqué ne pas pouvoir respecter ses objectifs pour 2012. Des rumeurs circulent également sur PPR selon lesquelles le groupe de luxe pourrait vendre par morceaux sa filiale Redcats. Des prises de bénéfices pesaient sur CGG Veritas qui perdait 0,68% à 22,57 euros après sa forte hausse de la veille. Accor cédait 0,40% à 24,74 euros, après avoir publié un chiffre d'affaires quasi stable au premier semestre (-0,1%) en raison de la cession du traiteur Lenôtre. PSA Peugeot Citröen profitait d'une légère reprise technique (+1,88% à 5,97 euros). Le titre n'a cessé de plonger depuis l'annonce d'un plan de suppression de 8 000 postes jeudi, largement contesté par le gouvernement. Total prenait 1,02% à 36,22 euros profitant d'un redressement des cours du pétrole. Bonne performance pour le titre Orpéa (+1,61% à 30 euros) après la confirmation de ses objectifs annuels d'activité et l'annonce d'une progression de 15,2% de son chiffre d'affaires au premier semestre.
Londres : le FTSE progresse avant les minutes de la BoE
La Bourse de Londres évoluait en hausse, hier matin, dans l'espoir de mesures de soutien à l'économie américaine et avant la publication des minutes de la banque d'Angleterre.Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 13,65 points, soit 0,24%, à 5 642,74 points. A Londres, les valeurs financières étaient en hausse, comme Lloyds Banking Group (+1,17% à 30,21 pence), le courtier interbancaire Icap (+0,84% à 311 pence) ou le courtier Hargreaves Lansdown (+0,81% à 557 pence). HSBC grappillait 0,18% à 548,4 pence, sans grande réaction après sa comparution devant le Sénat américain pour avoir manqué de vigilance face à de possibles opérations de blanchiment d'argent. Le groupe pétrolier Tullow Oil gagnait pour sa part 0,72% à 1 392 pence, après avoir annoncé le succès d'un puits d'exploration au Ghana. Du côté des perdants, le London Stock Exchange Group (LSE) abandonnait 0,79% à 1 005 pence. Le propriétaire des Bourses de Londres et de Milan a enregistré une hausse de ses ventes au premier trimestre grâce à l'acquisition de la société FTSE mais prévoit que les marchés devraient être peu actifs cet été.
Suisse : ouverture en hausse
La Bourse suisse a ouvert en hausse, hier, encouragée par Wall Street qui a terminé en progression la veille. Elle ignorait la clôture négative de Tokyo. Peu après l'ouverture, le SMI montait de 0,47% à 6 231,71 points. Le SPI et le SLI gagnaient respectivement 0,61% à 919,55 points et 0,41% à 5 768,91 points. Credit Suisse (+5,4%) prévoit de renforcer ses fonds propres, au total de 15,3 milliards de francs, dont 8,7 milliards de francs de mesures immédiates. Le groupe bancaire annonce entre autres un bénéfice net de 788 millions de francs au deuxième trimestre 2012, soit quasiment au même niveau qu'un an auparavant. La BNS et les analystes dans leur ensemble ont salué les mesures annoncées par la banque. UBS grappillait 0,1%, les assureurs Swiss Life (+0,8%) et Bâloise (+0,3%) étant mieux orientés. Dans le segment des cycliques, Richemont (+1,7%) et Swatch (+2,2% à 360,40 francs) poursuivaient leur progression de la veille. Barclays a abaissé l'objectif de cours de Swatch à 470 (479) francs. La banque prévoit des chiffres solides, avec des charges en marketing plus élevées au 2ème semestre à cause des Jeux Olympiques de Londres. Les estimations de bénéfice par action ont été revues à la hausse pour 2012, de 2%. SGS (+0,8% à 1 877 francs) bénéficiait du relèvement d'objectif de cours de JPMorgan à 1 900 (1 680) francs dans le sillage de la publication des résultats semestriels de la veille. Nobel Biocare (+1,1%), Sika (+0,8%), Clariant (+1,0%) et Lonza (+0,6%) avaient aussi le vent en poupe, alors qu'ABB (-0,9%), Logitech (-1,0%), Kühne+Nagel (-0,4%) et Schindler (-0,1%) étaient boudés par les investisseurs. Les défensives Novartis et Roche gagnaient chacune 0,5%. La filiale japonaise de Roche, Chugai, a fait une demande d'homologation pour le médicament Boniva/Bonviva destiné à traiter l'ostéoporose au Japon. UBS a retravaillé ses prévisions Nestlé (inchangé à 58,85 francs) en prélude à la publication des résultats semestriels. La banque a relevé sa projection de bénéfice par action 2012 de 2% ainsi que l'objectif de cours à 59 (58) francs. Sur le marché élargi, Barry Callebaut affichait un cours en hausse de 0,5%. L'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a confirmé l'effet positif de la flavénole du chocolat sur la circulation sanguine. Une nouvelle qui ouvre de nouvelles perspectives de marché. La très volatile Mondobiotech attirait les regards sur une envolée de 16%. La société de biotechnologie a trouvé un nouvel investisseur avec Global Emerging Markets Group (GEM), comme elle l'a annoncé tard dans la soirée.
Tokyo : le Nikkei clôture en baisse de 0,32% à cause du yen fort
La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en légère baisse de 0,32%, à cause de la vigueur du yen qui obscurcit les perspectives des groupes exportateurs. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 28,26 points à 8 726,74 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a abandonné de son côté 0,39%, lâchant 2,92 points à 740,46 points. L'activité a été faible, avec 1,60 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Le discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a soulevé davantage de questions qu'il n'a apporté de réponses, d'après plusieurs analystes qui s'interrogeaient sur les chances de voir la banque centrale américaine lancer un nouvel assouplissement quantitatif. Le rythme de la reprise dans la première puissance économique mondiale a donc continué d'inquiéter, tout comme les répercussions sur la croissance planétaire de la crise de la dette en zone euro, malgré l'absence de nouvelle importante à ce sujet depuis le début de la semaine. Les opérateurs ont suivi par ailleurs avec angoisse le renforcement du yen face au dollar et à l'euro. "Le marché action réagit de façon automatique aux mouvements des devises aux niveaux sensibles où nous sommes. La force du yen sape les gains potentiels du Nikkei", a expliqué Kenichi Hirano, de la maison de courtage Tachibana Securities, cité par Dow Jones Newswires. Pendant la séance, le dollar est de nouveau passé sous les 79 yens et l'euro sous les 97 yens. Considéré comme une valeur refuge par les investisseurs en temps économique difficile, le yen flirte depuis des mois avec ses records de vigueur face à ces deux devises. Cette force constitue un lourd handicap pour les entreprises japonaises à l'étranger, où la valeur de leurs revenus sont réduits, une fois convertis en monnaie japonaise, lorsque le yen augmente. Du côté des valeurs, les compagnies d'électricité ont figuré parmi les principales victimes de la journée, après l'annonce qu'une centrale nucléaire du centre du Japon pourrait avoir été construite sur une faille sismique en activité. L'action de Hokuriku Electric Power, gérante de la centrale en question, actuellement arrêtée par précaution, a plongé de 21,34% à 877 yens. Plusieurs autres titres de sociétés ont été tirés vers le bas par cette nouvelle, notamment Kansai Electric Power (-6,30% à 758 yens), la première du pays à avoir relancé un réacteur après la chute à zéro de la production nucléaire nippone au printemps. Les secteurs liés au transport aérien ont été aussi plutôt malmenés, la compagnie aérienne All Nippon Airways perdant notamment 2,04% à 192 yens, tout comme l'industrie papetière, Nippon Paper Group lâchant 2,74% à 1 031 yens et Dai Nippon Printing 1,61% à 610 yens. Autres perdants du jour, le groupe de télécommunication mobile Softbank a baissé de 3,18% à 2 982 yens et le constructeur de deux roues Yamaho Motors a chuté de 5,35% à 654 yens. Des valeurs dites "défensives" ont eu à l'inverse les faveurs. Dans l'industrie pharmaceutique, Takeda a repris 0,55% à 3 680 yens tandis que dans l'immobilier, Mitsubishi Estate a grignoté 1,21% à 1 419 yens et Mitsui Fudosan 2,01% à 1 519 yens. La compagnie pétrolière JX Holdings a bondi de 3,93% à 370 yens, après la publication d'un article faisant état de résultats trimestriels à venir moins mauvais que craints au départ.