Les Baghdadis pleurent les 31 pèlerins morts

Les limites de la sécurité atteintes en Irak Baghdad pleurait ses morts, hier, après les attentats qui ont fait 43 morts dimanche, dont 31 pèlerins chiites, montrant ainsi les limites de l’opération de sécurité lancée à la mi-février par les forces américaines et irakiennes. D’Amérique où il est en tournée, Bush a pressé l’Iran et la Syrie de passer de la parole aux actes, alors que cinq soldats américains sont morts en Irak dimanche. A Sadr City, le bastion radical chiite de Baghdad, les habitants étaient en deuil. Des dizaines de personnes dont de nombreuses femmes, vêtues de noir, ont accompagné en pleurs les cercueils de 12 de ses habitants, des pèlerins tués la veille dans un attentat. Une voiture piégée a explosé dans le quartier de Kerrada, dans le centre de la capitale, tuant 31 pèlerins qui revenaient de la ville sainte de Kerbala. Les cercueils, recouverts de drapeaux irakiens, ont été placés sur les toits de camionnettes et de minibus. Ils ont pris la route de Najaf, où les chiites vont se faire enterrer, pour reposer auprès de l’Imam Ali. «Nous avons peur d’être attaqués une nouvelle fois (par des sunnites) sur la route», avouait un chauffeur prenant place dans le convoi. Selon des responsables locaux, entre 6 et 9 millions de chiites se sont rendus à Kerbala ces derniers jours. Beaucoup sont encore sur les routes et doivent traverser des zones dangereuses, à majorité sunnite, comme le «triangle de la mort» au sud de Baghdad. Par ailleurs, un convoi du ministère de l’Agriculture a été mitraillé par des hommes armés, qui ont tué un garde et en ont blessé un autre, dans le centre de Baghdad, où les Américains poursuivent leur montée en puissance dans le cadre du plan de sécurité baptisé Fardh al-Qanoon (Imposer la loi), lancé le 14 février. Echec du plan américain 17.500 soldats américains sont en cours de déploiement dans la capitale et 4.000 dans la province sunnite d’al-Anbar, et Bush a donné son feu vert à l’envoi de 2.400 autres soldats pour assurer la logistique et 2.200 policiers militaires supplémentaires. Pendant ce temps, 5 soldats américains sont morts en Irak, dimanche, 3 dans des opérations de combat et 2 dans des «incidents hors combat», a annoncé l’armée américaine. Ces décès portent à 3.197 le nombre de soldats et personnels assimilés américains tués depuis l’invasion de l’Irak en mars 2003, selon un décompte de l’AFP établi à partir de chiffres du Pentagone.