Algérie

Les attentes


Les préoccupations des Algériens ont changé, du tout au tout, en quelques années seulement. Cela s?est encore très fortement vérifié en 2005. Les aspects sécuritaires, encore dominants il y a peu, ne font plus partie des sujets qui suscitent l?intérêt de la population algérienne. Il en est de même pour la « chose » politique. C?est un domaine qui n?emballe plus. Le manque d?engouement pour le débat, tel qu?il a été initié par les pouvoirs publics, sur la « charte pour la paix et la réconciliation nationale » est flagrant. Le verrouillage de l?expression et la volonté de dompter le pluralisme politique ont fait le reste. L?opinion publique se situe déjà, très franchement, dans l?après-terrorisme. Les Algériens savent que pour l?année qui vient de s?achever, le Trésor public et les banques ont encore engrangé beaucoup d?argent, avec la certitude que les prix pétroliers vont continuer à se situer dans la fourchette des 50-60 dollars le baril. Il faudrait, tout de même, c?est rarement dit, un prix de 80 dollars pour rattraper le pouvoir d?achat des années 1980 de cette matière première non renouvelable. L?horizon paraît donc dégagé, mais la croissance peine à décoller. Nombreux sont les entrepreneurs, analystes et spécialistes qui estiment, et regrettent en même temps, que notre pays a encore perdu beaucoup de temps en 2005, en optant pour une prudence excessive dans la gestion de certains dossiers. Le retard mis pour lancer les chantiers inscrits dans le plan quinquennal de 55 milliards de dollars, les hésitations à clarifier la politique économique, le manque flagrant de confiance à l?égard des entrepreneurs algériens, très souvent victimes, eux aussi, de règlements de comptes politiques sont autant de facteurs qui empêchent la croissance de connaître un taux à deux chiffres. Des dizaines de dossiers d?investissement sont en veilleuse dans les banques, en attente d?un hypothétique feu vert politique, alors que le chômage fait encore des ravages chez les jeunes. L?initiative de la direction des Impôts d?établir des rapports d?un type nouveau avec les grandes entreprises est une voie moderne de concevoir l?économie. La Chine, l?Inde, la Turquie, la Malaisie... sont autant de pays dont les économies explosent. C?est la preuve tout de même qu?en dépit de l?obsession des pays industrialisés d?empêcher des transferts de technologie, de valoriser les termes de l?échange, d?investir réellement..., il est possible pour des pays en développement de bâtir des industries compétitives, une agriculture moderne, de réduire considérablement le chômage et d?avoir de grands groupes économiques fiables et compétitifs. Pourquoi l?Algérie ne se situerait-elle pas dans cette problématique ? 2006 serait-elle la bonne année pour l?économie ? Probable, si les interférences politiques cessaient d?envahir le champ économique et que tout se focalise, comme toujours, sur les questions de pouvoir. Tout un programme...


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