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Les amateurs, marginalisés, manquent de formation


Les amateurs, marginalisés, manquent de formation
Malik BoumatiDe consacrer la médiocrité et la pérenniser. Ce phénomène est malheureusement toujours en vogue en Algérie. Les professionnels activant comme des amateurs sont nombreux au moment où des amateurs capables des plus belles choses sont marginalisés et n'ont aucune chance d'évoluer parmi les vrais professionnels. C'est la triste réalité de la scène culturelle algérienne où la responsabilité des pouvoirs publics est totalement engagée, vu le laxisme qui caractérise son action dans le paysage culturel national.C'est le passage de l'amateurisme vers le professionnalisme qui pose problème pour des centaines, voire des milliersd'artistes amateurs dans toutes lesdisciplines artistiques et culturelles. Ces derniers ont rarement la chance debénéficier de stages de formationsusceptibles d'améliorer leur talent et de participer au développement de l'action culturelle nationale. Cela donne un pincement au c?ur quand on voit que certains artistes ont acquis «frauduleusement» le statut de professionnel, alors que leurs capacités sont limitées et n'atteignent même pas le niveau de certains amateurs. C'est parce qu'il n'y a pas de règles claires qui déterminent le droit de bénéficier d'une formation, que le professionnalisme est galvaudé par des «artistes» qui finissent par occuper un espace qui ne leur sied pas. Qu'ils ne méritent pas. Au détriment d'artistes méritants qui ne demandent qu'à apprendre et à s'améliorer pour le bien de tous. Aujourd'hui, les amateursmarginalisés regardent avec amertume les faux professionnels activer comme des amateurs alors que les professionnels potentiels sont bloqués dans leur statut d'amateurs. Pourtant, ils sont mieux placés pour donner un plus à l'action culturelle aux côtés des vrais professionnels. Le champ culturel est biaisé, selon des acteurs culturels activant dans toutes les wilayas du pays. À Tizi Ouzou, les «amateurs» occupent une place importante sur lascène culturelle en lieu et place desprofessionnels au point où l'activitéculturelle est dominée par l'amateurisme, les professionnels, les vrais, étantpeu nombreux dans une wilaya où les amoureux de la culture sont nombreux et les possibilités de formation sontinexistantes. «Cela fait plus de 15 ans que je joue dans une troupe de théâtre en tant qu'amateur et je n'arrive toujours pas à bénéficier d'une formation qui fera de moi un professionnel», affirme un animateur culturel du sud de la wilaya qui dit regretter d'avoir raté les stages organisés par l'équipe de Fouzia Aït El Hadj quand elle était à la tête du Théâtre régional Kateb-Yacine de la ville des genêts.Il faut dire que l'Etat ne fournit pas de grands efforts pour cet aspect de la vie culturelle dans notre pays. Les pouvoirs publics sont occupés à organiser de «grandes» manifestations culturelles, et ne semblent pas intéressés par ce qu'ils considèrent comme «des questions secondaires». «Les responsables de l'Etat ne veulent toujours pas comprendre que c'est grâce à ces questions secondaires qu'ils peuvent organiser de vraies grandes manifestations culturelles», précise, à ce titre, un autre animateur qui active depuis le début des années quatre-vingt-dix, estimant que «l'Etat doit investir dans la formation pour faire de toutes les activités culturelles de grandes manifestations, qu'elles soient nationales ou locales».M. B.




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