Algérie

Les Algériens « rois » de Tarablous



Au-delà des ratés aussi regrettables que déprimants de la politique de voisinage pratiquée par les pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA), les rapports entre les peuples de la région sont, heureusement, des plus cordiaux.

Le Maghreb des peuples est, en ce sens, en nette avance par rapport à celui des gouvernements. Fait, d’ailleurs, qui se vérifie bien dans la capitale libyenne. A Tripoli, les Algériens, particulièrement, bénéficient d’une grande estime. Contrairement à certaines idées reçues, il n’y a pas de sentiment antialgérien qui y est cultivé au pays du colonel El Kadhafi. Au contraire, il suffit souvent que l’on sache que vous êtes algérien pour qu’on soit aux petits soins avec vous. Le sentiment de sympathie éprouvé par les Libyens à l’égard des Algériens ne s’explique pas forcément par le fait que, durant son histoire contemporaine, la Libye a été gouvernée par un roi d’origine algérienne, l’émir Mohammed Idris As-Senousi. La raison est à chercher ailleurs. En tous les cas, les Tripolitains disent apprécier leurs voisins algériens « plus que tous les autres citoyens du Maghreb », pour le simple fait qu’ils ont des mentalités et des caractères assez proches. « Nous apprécions les Algériens, car ils sont francs et honnêtes », a affirmé Mohamed, un grossiste en vêtements, accosté à la hauteur de la rue commerçante Omar El Mokhtar, au centre de Tripoli. A la question de savoir sur quels éléments notre interlocuteur se base pour avancer une telle affirmation, la réponse ne se fait pas attendre : « Nous faisons avec eux du business. C’est un excellent moyen pour connaître les gens. Contrairement à d’autres, les Algériens sont irréprochables. Par ailleurs, nous apprécions le fait qu’ils soient aussi entreprenants et fonceurs que nous. » Difficile de mettre en doute la sincérité de ces déclarations, car de nombreux Algériens croisés à Tripoli ont révélé avoir été agréablement surpris par l’accueil. « ça t’étonne, hein ? Tu n’as encore rien vu de l’hospitalité libyenne. Si tu sais y faire et si tu te comportes en homme avec eux, ils t’ouvrent sans hésiter les portes de leur maison », soutient Houari, un trabendiste originaire d’Oran, habitué de la Libye, rencontré à l’aéroport international de Tripoli. En plus de ces détails, en réalité peu connus, il ressort aussi que l’Algérie constitue une destination touristique privilégiée pour les Libyens. Ces derniers sont tombés sous le charme de villes comme Tébessa, Annaba, Skikda ou Oran. « Cette année, il n’y a paraît-il pas eu de neige à Skikda. Que devient Oran ? Salemena âala Wahran el bahia (salue Oran de notre part, Ndlr). C’est une ville dans laquelle j’ai passé des moments inoubliables », n’hésite pas à confier, avec une profonde nostalgie, un jeune gérant d’hôtel privé situé à quelques encablures de la place Verte de Tripoli. Les Algériens sont, pour ainsi dire, les rares étrangers africains à bénéficier du privilège d’être adoptés par les Libyens. Quant à ceux originaires d’Afrique noire, ils ne sont pas toujours les bienvenus. Deux jeunes Nigérians croisés sur le front de mer de Tripoli ont avoué « souffrir le martyre au milieu de la société libyenne » qui, ont-ils dit, ne leur accorde aucune chance de se faire une place au soleil.
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