Tizi Ouzou, un foyer inquiétant
La wilaya de Tizi Ouzou est considérée par les médecins épidémiologistes comme un foyer important des leishmanioses. Celles-ci sont divisées en deux catégories : la cutanée et la viscérale. Cette dernière est mortelle. Selon les spécialistes de la région en épidémiologie, ce foyer persistant dans la wilaya est très actif. Ils estiment que la région est propice à la prolifération des phlébotomes, des insectes qui transmettent le germe mortel. Les maisons anciennes et fissurées, l?environnement non assaini, l?écoulement des eaux usées à ciel ouvert et les chiens errants sont des réservoirs importants des phlébotomes. Durant les 7e journées d?épidémiologie qui se sont tenues mercredi et jeudi derniers à Tizi Ouzou, Dr Tibiche, médecin au CHU, a présenté une communication au cours de laquelle il a annoncé : « La région de Kabylie est identifiée comme un foyer de leishmaniose viscérale. Cette situation signifie l?existence de conditions écologiques favorables au développement du vecteur de la présence de réservoir. » Depuis cinq ans, de nombreux cas sont signalés à Draâ El Mizan, mais d?après les statistiques présentées par le service d?épidémiologie et de médecine préventive du CHU, une tendance à la baisse est enregistrée après traitement aux insecticides. De 58 cas sur 100 000 habitants enregistrés en 1999, on est retombé à une dizaine deux années plus tard. Le même service a toutefois signalé que depuis l?an 2000, une augmentation accrue des cas a été signalée dans les régions de Aïn El Hammam, Boghni, Tizi Ouzou et Ouaguenoun. A Boukhalfa aussi, des cas ont été diagnostiqués l?été dernier sur des enfants, victimes des leishmanioses. Dans le village, des eaux usées se déversaient dans les rues pendant des semaines sans que les autorités locales et sanitaires n?aient décidé d?intervenir à temps pour remédier à la situation malgré les démarches des villageois. Durant la dernière décennie, 102 cas de leishmaniose viscérale ont été notifiés au service d?épidémiologie du CHU. Parmi les patients, certains ont eu des complications oculaires, d?autres sont décédés. Le docteur Tibiche a souligné que la leishmaniose, qui était considérée comme une maladie des enfants, touche à présent des sujets adultes. La prévention, pour ce praticien, passe inévitablement par « la prise de mesures de lutte avec la collaboration des collectivités locales ». L?abattage des chiens errants et les traitements aux insecticides figurent parmi les mesures préventives appropriées et qui sont normalement à la charge des autorités municipales.
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Posté Le : 03/04/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Saïd Gada
Source : www.elwatan.com