Algérie - Revue de Presse


L?Algérie en plus petit ou la ville des paradoxes Avec plus de 50 000 habitants, Aïn Fakroun est l?une des plus importantes agglomérations de la wilaya d?Oum El Bouaghi. Et c?est la ville des importateurs, s?il vous plaît ! Mais, à proprement parler, ce n?est ni une ville ni même un village. Uniquement des cubes et des bâtisses disposés dans le désordre, dont quelques mastodontes, sans aucun goût esthétique et sans aucun style architectural qu?on appelle étrangement « villas ». Mais, que des magasins de vêtements, de tissu......de la lingerie à gogo ! Les week-ends, nous dit-on, une foule de gens arpente les rues et joue des coudes en quête de bonnes affaires. Des gens qui viennent de plusieurs villes du pays, même d?Oran. Car les bonnes affaires ne manquent pas. Des vêtements à la portée des bourses. Il n?y a quasiment pas d?articles de bonne qualité. Le bas de gamme y règne en maître absolu. Si bien que, comparée à ces habits importés des pays asiatiques, la friperie devient un article de luxe. Beaucoup se demandent pourquoi le laboratoire de contrôle au niveau des frontières terrestres et des ports ne refuse pas ces produits. Par exemple, selon l?étiquette d?un article, ce dernier est à 100% coton, pourtant, rien qu?au toucher, on est pratiquement sûr qu?il n?est pas loin d?être 100% polyester ! Le jour de notre visite, il avait plu et l?on barbotait dans la boue ; comme il n? y a pas d?avaloirs pour canaliser les eaux pluviales, ces dernières stagnent sur la chaussée et r le trottoir. A Aïn Fakroun, il pleut de la boue, nous dira un de ses habitants. A la cité Satha, fief des importateurs, de la gadoue, il y en a plein, même le réseau d?assainissement vétuste, sous-dimenssionné, ne sert plus à rien. La ville des importateurs et des faux importateurs ne profite pas de ses contribuables. Les gens parlent de plusieurs faux importateurs, des gens richissimes. Ils ne font profiter ni leur commune en s?acquittant juste de leurs impôts ni certains de leurs concitoyens en les faisant travailler selon la réglementation, comme on le verra plus tard. De fait, la commune est extrêmement pauvre. Pas un sou ne rentre dans ses caisses. Les recettes annuelles de la commune atteignent à peine 13 millions de dinars, fruits d?adjudication du souk et de l?abattoir ! Une somme traînant loin derrière la masse salariale. En parlant des recettes et en évoquant avec amertume la fraude fiscale, le président de l?APC, Bouzid Chibani se dit content tout de même parce que le taux de chômage est moins élevé par rapport à d?autres villes d?Algérie, mais il doit savoir que beaucoup de personnes gravitant autour des affaires de ces fameux importateurs travaillent au noir, exploitées à l?extrême et sans sécurité sociale ? La laideur de l?autre ville La commune accuse un gros problème de foncier. On avait, au plus fort du terrorisme, dilapidé les terres, si bien qu?il eût fallu arrêter ce massacre ; c?est le nouveau wali qui a dû donner dernièrement le feu vert pour la création de nouveaux lotissements, nous a-t-on appris. Car, la rareté du foncier fait flamber le prix du mètre carré. Un lot de terrain de 300 m2 a été vendu dernièrement à plus de 10 millions de dinars. L?APC espère gagner une cinquantaine d?hectares dans le cadre de la révision du PDAU. En attendant ce dernier, le P/APC nous parle d?un projet de lotissement de 3 ha à l?ouest de la ville, actuellement à l?état de proposition au niveau de l?agence foncière. En dehors de deux ou trois rues, le reste de la ville n?a pas de trottoir, et la chaussée est encore en terre battue. La cité de Aïn El Aoura, après les travaux préliminaires, attend l?enrobé sur une distance de 1200 m. A la question de savoir pourquoi les routes sont ainsi dégradées, le P/APC nous évoque certains projets de revêtement qui n?ont pas été lancés à cause des intempéries : par exemple, pour le tronçon de Satha, dont l?enveloppe de la première tranche est de 1 milliard de centimes, un tronçon de 800 m en double voie, sur la route de Constantine, dont il faut enlever des contraintes, le poste de Sonelgaz par exemple, les travaux ont commencé. Il y a aussi l?évitement, une route qui doit contourner la ville allant à Oum El Bouaghi, Constantine, Aïn M?lila et Alger ; c?est un projet en sectoriel, et le tracé a été effectué, dira-t-il. Ce qui frappe le visiteur en entrant dans la ville, ce sont les camions et les semi-remorques qui la traversent de part en part. Ces véhicules sont garés sans problème. Parfois, nous dit-on, ils barrent la route afin qu?on puisse vider le conteneur de ses produits importés. Pour le P/APC, ceux qui disent qu?il y a de fortes perturbations dans la distribution de l?AEP exagèrent, comme les habitants de la cité Hirèche, un bidonville comme on n?en voit rarement, qui nous ont dit qu?ils n?ont pas vu la « couleur » de l?eau depuis le Ramadhan. D?après lui, les conduites viennent juste d?y être installées. Nous y avons vu des ânes transporter de l?eau, des myriades d?enfants avec des seaux et des jerrycans à la recherche du liquide précieux. En déambulant dans les ruelles de cette cité, on ne peut croire que des âmes y vivent, si on ne les y voit pas évoluer. D?incommensurables monticules d?ordures vous souhaitent la bienvenue. Les habitants de ce bidonville et de celui de Aïn Berda, en aval de l?oued, ont vu passer sous leur nez 500 logements sociaux. Du pain sur la planche attend les onze membres de l?APC, six du HMS, dont le président, trois du FLN et deux du Wifaq. Du pain sur la planche même s?ils ont transféré l?épineux dossier du logement social à la daïra ; 140 logements vont bientôt être livrés, mais il faut au préalable étudier 3600 dossiers. Le P/APC, pour nous convaincre de son engagement à retrousser les manches, nous a lancé un défi, en nous disant avant de nous quitter : « Revenez dans une année et demie, et vous verrez ! » Qu?il soit ainsi, inch?Allah !
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