Algérie

Le transport dans tous ses états



Après la journée de travail, commence le calvaire du transport scénario toujours le même. Comment rentrer chez soi le plus vite possible et dans les meilleures conditions. Le casse-tête commence dès la sortie des bureaux, des écoles ou de l'usine. Par dizaines, par centaines, les postulants au transport guettent le moindre véhicule, taxi agréé ou simple fraudeur, l'essentiel étant de trouver une place. Le client guette le taxi, le policier «chasse» le taxi et ce même taxi redoute la colère du motard ou du policier en tenue, soucieux de la fluidité du trafic, particulièrement complexe au centre-ville. Le serpent se mord la queue. Malgré l'interdiction formelle de stationner à l'entrée des stations improvisées à l'entrée des avenues Aouati Mostefa ou Rahmani Achour, c'est de là que partent tous les véhicules qui se rendent vers El-Khroub ou les nouvelles villes Massinissa et Ali Mendjeli. Ces trois agglomérations comptent plus de 200.000 habitants. L'interdiction, à laquelle veille scrupuleusement de nombreux agents de police est également faite du côté de la banque centrale où des milliers de citoyens attendent un départ aléatoire vers le CHU, Ziadia, l'Emir Abdelkader, ou Djebel Ouahch. Et même débandade du côté de la gare ferroviaire pour les passagers à destination de Bekira, Hamma Bouziane, Didouche Mourad et Zighoud Youssef. Voilà donc le calvaire proprement incroyable, auquel les Constantinois, sont soumis quotidiennement, seuls ou en famille, avec femmes et enfants, pendant des heures dans la froidure de l'hiver. Le spectacle est désolant, et rappelle les transhumances chaotiques propres aux situations de catastrophe. Adultes, femmes, enfants, vieillards, bébés ou personnes malades attendent sur le trottoir qu'un policier «baisse la garde» pour pouvoir embarquer. A partir de 16 heures et jusqu'à 20 heures, c'est le même spectacle. Les citoyens, agglutinés attendent, les policiers en faction sont sur le qui-vive, et les taxis passent leur chemin la peur au ventre de se faire verbaliser ou carrément se voir retirer leur permis de conduire à la moindre tentative d'embarquer les passagers en rade par centaines. Souvent, confient des citoyens, habitants de la nouvelle ville Ali Mendjeli, Massinissa, El-Khroub, Didouche Mourad etc... C'est un véritable miracle, après avoir joué des coudes et bousculé les moins aptes à ce genre de situation, de pouvoir enfin arriver chez soi, très tard dans la soirée et souvent après 20 heures. Une jeune enseignante domiciliée à El-Gammas avoue que son calvaire a commencé avec la délocalisation de la station Kerkri. A vrai dire, la majeure partie des citoyens sont blasés, écoeurés, qualifiant le transport à Constantine d'anarchique. Pour le directeur des Transports, ce serait le citoyen lui-même qui est à l'origine de cette situation. Le banlieusard refuse de se rendre aux stations de Benabdelmalek ou du Bardo et préfère rester agglutiné au centre-ville. Notre interlocuteur parle des 60 bus qui desservent El-Khroub, 15 pour Hamma Bouziane, 18 à Zighoud Youssef, etc... et que tout se passe bien. Sur le plan pratique, pourtant, beaucoup reste à faire. A l'évidence, ce n'est pas aussi simple puisque, soutiennent de nombreux citoyens, la presque totalité des fameux Bus dont on exhibe le nombre important, stoppent net leurs rotations pratiquement à 17h30 au plus tard, abandonnant les citoyens agglutinés tels des naufragés. Pourtant, les horaires de transport, le nombre des rotations, la localisation des arrêts sont réglementés. En attendant, la foule imposante de centaines de citoyens en quête désespérés, d'un hypothétique moyen de transport, continue de s'agglutiner au centre-ville de Constantine chaque fin d'après-midi.
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