Algérie

Le terrain et la politique



Chef du GSPC, Nabil Sahraoui n?a pas tenu plus de six mois. Succédant à Hassan Hattab à l?issue d?une sanglante guerre de succession, il a été éliminé dans la wilaya de Béjaïa dans un ratissage de l?ANP ainsi que l?exégète et le responsable militaire de son organisation. Tout en vengeant les sept gendarmes assassinés le 12 février dernier,les militaires ont montré leur capacité à s?adapter aux dures conditions des maquis après avoir prouvé en 2002 lors de l?embuscade tendue à Antar Zouabri, chef du GIA en 2002 à Boufarik, qu?ils pouvaient également être efficaces dans les zones urbaines. En menaçant, tout récemment, de s?attaquer aux étrangers sur le sol algérien, Nabil Sahraoui cherchait à s?aligner aussi bien sur la ligne de violence extrême et indistincte du GIA que sur la stratégie actuelle d?Al Qaîda. L?enlèvement des touristes occidentaux dans le Grand Sud par Abderrazak Le Para, autre élément du GSPC, a été un gage à l?organisation de Ben Laden, annonciateur d?une stratégie d?ensemble visant à la déstabilisation de toute la zone du Sahel. Inquiets d?une telle perspective, les pays occidentaux avaient cherché à coordonner leurs efforts avec ceux de l?Algérie. Celle-ci, en réussissant à décapiter la direction du GSPC, élargit sa capacité de négociation avec eux dans ce domaine. Mais il est utile de rappeler que, jusqu?à une date toute récente, l?embargo international sur les armes antiterroristes était de vigueur. Décidé au début de la décennie 1990, il a pris sa source sur une certaine conviction que la violence qui sévissait en Algérie opposait des militaires et une opposition politique armée. Accompagné d?un isolement diplomatique, le boycott sur l?armement militaire a sensiblement handicapé la lutte antiterroriste. Mais celle-ci a pris appui sur la résistance populaire, qui a payé le prix le plus lourd. Il a fallu le 11 septembre 2001 pour que le monde entier saisisse le sens réel de ce qui s?était passé en Algérie durant la décennie 1990 et se rende compte que l?interruption du processus électoral n?a été qu?un alibi pour des forces intégristes insurrectionnelles motivées uniquement par la substitution d?un Etat théocratique à l?Etat républicain. Il reste aujourd?hui que la fin de l?isolement international et les coups portés aux chefs des organisations terroristes ne marquent pas la fin définitive du terrorisme en Algérie. Les zones rurales, davantage que les lieux urbains, restent encore sous sa menace tandis que le pouvoir politique est sur une ligne d?une lourde ambiguïté de gestion de la question de l?islamisme politique.
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