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Le temps des confessions



Le temps des confessions
Les aveux d'échec de la réforme éducative initiée en 2003 se poursuivent. Après la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, c'est au tour de ses inspecteurs de pédagogie de lui emboîter le pa. S'exprimant, lundi soir, lors d'une conférence de presse tenue au lycée des mathématiques de Kouba, ils ont fait savoir que les « façonneurs » des programmes scolaires de la réforme ont mis la charrue avant les b?ufs. « La mise en ?uvre de la réforme a été faite dans la précipitation », reconnaït Nedjadi Messeguem, inspecteur général au ministère de l'Education nationale. Il confirme que les programmes ont été exécutés sans la formation préalable des formateurs. « Une erreur stratégique », qualifie-t-il. Pour sa part, le président de la Commission nationale des programmes, Farid Adel, atteste que le temps accordé, à cette époque, pour la confection des programmes, était court. Il soutient que les conditions permettant d'élaborer un programme dans les normes n'étaient pas réunies. Pis, « il y a eu des interférences qui nous ont gênés dans l'accomplissement de notre mission ». Exemple : les immixtions pour l'augmentation des horaires de certaines matières aux dépens d'autres. De son côté, l'inspecteur général de la pédagogie au ministère de l'Education nationale, Farid Benramdane, souligne que le processus de réforme lancé en 2003 a connu des « insuffisances » structurelles et une gestion « éclatée ». Raison pour laquelle, il a insisté sur la nécessité de s'intéresser aux pratiques pédagogiques et le management qu'aux programmes.Benramdane ne veut plus entendre parler de surcharge des programmes scolaires comme avancé par les enseignants et les associations des parents d'élèves. « C'est faux, les programmes ne sont pas surchargés. La surcharge est la plus grande supercherie pédagogique », se défend-il. Pour lui, c'est plutôt « l'année scolaire qui est courte ». Et à l'inspecteur central, Saïd Bensalem, d'affirmer que le processus de confection des programmes de la deuxième génération est en phase de finalisation. Il a expliqué que les contenus des livres scolaires seront élaborés d'une manière décentralisée à même de permettre à l'élève d'être plus proche de son milieu géographique et historique. De ce fait, il a annoncé l'introduction dès la prochaine rentrée scolaire d'un nouveau manuel pour les élèves des première et deuxième années primaire. Benramdane ajoute que les programmes de la deuxième génération sont conçus sur l'idée de « l'algérianité ». Toutefois, leur exécution nécessite, selon Benramdane, la formation des enseignants en management des classes. Pour lui, il n'est pas question de reproduire l'erreur de 2003. Concernant l'égalité des chances de réussite entre les élèves du Nord et du Sud, Messeguem a indiqué que les régions du Sud « sont bien installées dans l'échec ». C'est pourquoi il estime que le système éducatif doit concentrer tous ses efforts sur la réduction de l'écart de réussite entre les deux régions et ce, en assurant, entre autres, une ressource humaine de qualité et des conditions matérielles et pédagogiques nécessaires, mettant l'accent, dans ce sillage, sur la généralisation de l'enseignement préscolaire.


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