Algérie

Le silence intrigant des autorités algériennes




Le silence intrigant des autorités algériennes
Alors que la presse étrangère continue à faire ses choux gras de l'affaire du jeune ressortissant algérien, Djamel Eddine Ouali, arrêté, le 26 mars dernier, dans la région de Salerne, près de Naples, dans le sud de l'Italie, les autorités algériennes se murent dans un silence pour le moins intrigant. En effet, une dizaine de jours après l'éclatement de cette affaire, aucune réaction officielle n'a été enregistrée côté algérien. Les appels des membres de la famille Ouali, originaire d'Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa, ne semblent pas encore trouver un écho. À commencer par son épouse, Lynda S., qui a été désagréablement surprise par l'attitude des responsables de l'ambassade d'Algérie en Italie, qui ont, selon ses propos, refusé de lui porter assistance après l'interpellation de son mari. "On n'a même pas daigné me faire assister d'un interprète, malgré mon insistance auprès des services de l'ambassade, car je ne parle pas l'italien", s'est-elle indignée.Les membres de la famille Ouali tiennent à dénoncer le "silence troublant" des autorités algériennes, notamment le ministère des Affaires étrangères, qui devraient intervenir en pareil cas. Le père de Djamel Eddine, Si Mohamed Saddek Ouali, interpelle les plus hautes autorités du pays, dont la présidence de la République, pour intervenir en faveur de son fils qui demeure, selon lui, jusqu'à preuve du contraire, "innocent", d'autant plus qu'aucune preuve tangible n'a été apportée. "Le gouvernement algérien devrait prêter assistance à l'épouse de mon fils qui se retrouve dans les dédales de la justice italienne", a-t-il martelé.À noter que la famille Ouali, dont la femme du "mis en cause", attend toujours l'extradition de Djamel Eddine vers la Belgique. Néanmoins, son avocat engagé d'office, Gerardo Cembalolui, affirme avoir demandé le maintien de son client entre les mains des autorités italiennes, "jusqu'à l'assainissement total de son dossier". Ce que rejettent les membres de sa famille, arguant que "c'est à la justice belge de le juger, puisque c'est elle qui a lancé un mandat d'arrêt contre lui. Les autorités italiennes n'ont fait qu'exécuter le mandat émis par Bruxelles, comme l'a fait savoir, d'ailleurs, l'ambassadeur italien en Algérie". Autrement dit, la famille Ouali refuse que Djamel Eddine soit gardé plus longtemps en Italie, et demande son extradition vers Bruxelles, en vertu de la décision du juge italien, en charge de l'affaire. Natif de la commune d'Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa, Djamel Eddine Ouali, âgé de 40 ans, est issu d'une famille modeste dont le père était instituteur. Diplômé de l'Institut national des beaux-arts d'Oran, en 2003, il entame sa carrière de graphic-designer à Béjaïa, avant de quitter le pays, en 2006, pour s'installer à Dubaï, aux Emirats arabes unis. C'est dans cette ville qu'il a créé une boîte de communication. Après sept ans, il décide de rentrer au pays. Le 10 octobre 2013, il se marie avec S. Lynda, une jeune fille de sa région.Deux mois plus tard, le couple s'envole pour l'Italie, où il passera une dizaine de jours, avant de rejoindre la capitale belge, Bruxelles. En 2014, il lancera une entreprise en s'associant avec un Belge. Djamel Eddine mènera sa vie entre Bruxelles et Salerne, jusqu'à ce 26 mars 2016, où il sera arrêté, dans le sillage des enquêtes sur les attentats de Paris et de Bruxelles. Il est soupçonné d'avoir fait partie d'un réseau criminel spécialisé dans la falsification de documents d'identité favorisant l'immigration clandestine. La charge retenue contre lui est d'"avoir fabriqué des faux documents utilisés par les kamikazes de Paris et de Bruxelles et leurs complices". Des accusations qu'il rejette en bloc, alors que sa femme parle d'un coup monté contre son mari.KAMAL OUHNIA







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