Algérie

Le silence assourdissant des politiques


Le silence assourdissant des politiques
Les lendemains d'élections ont toujours eu la particularité de dévoiler la vraie nature des hommes politiques, mais également et surtout de la consistance des formations qu'ils dirigent. Et autant l'agitation précédant les consultations populaires est assourdissante et autant est discrète leur évaporation dans l'air a posteriori. Ceci en attendant bien évidemment le prochain tour de piste où ils vont revenir ou pour ceux qui, quoiqu'en état de veille, continuent de faire illusion en sortant via un communiqué à l'intention de leurs militants d'abord et pour se rappeler au bon souvenir de quelques rares algériens qui risqueraient tout au plus de s'interroger que s'inquiéter de leur absence en dénonçant à travers lesdits dazibaos la responsabilité du gouvernement dans la cherté de la vie, l'anarchie dans les inscriptions à l'université, le train de vie de l'Etat, mais aussi des accidents de la route, la récupération politique de la sélection nationale de football, l'état d'insalubrité dans lequel se trouve le littoral, les barrages fixes de police ou de gendarmerie et l'art de rendre encore plus difficile que d'alléger le trafic automobile sur les voies à grande circulation, la présence de trop de policiers dans les grandes villes au cours des soirées de Ramadhan.En face, Ouyahia continue son bonhomme de chemin avec le sérieux inimitable qui lui est connu et pour faire le contrepoids qui également lui est connu à tous les agit-prop précédemment évoqués. Mais le sacerdoce auquel il s'est attelé est loin d'être convaincant aux yeux de l'opinion nationale et assez peu pour celle internationale quoique celle-ci ou pour raison d'Etat ou pour des raisons purement terre à terre fait que les Etats concernés par des relations bilatérales qui leur seraient peu ou prou avantageuses, voire préférentielles s'en remettant diplomatiquement au principe de non ingérence intérieure. Cela étant il n'est nul besoin par ailleurs de condamner arbitrairement la démarche de l'ancien Chef du gouvernement (au pluriel) dans la mesure où c'est plutôt la réaction des partis politiques à la réputation de grosses pointures qu'il faudrait stigmatiser car il semble trop facile de se réfugier derrière un argumentaire qui consiste à soutenir que «le pouvoir a tout verrouillé» ou encore que «les jeux sont déjà faits» pour ne pas oser justement apporter les arguments bétons dont ils se font les champions entre deux consultations populaires alors que la raison recommanderait de répondre à l'invitation faite par le représentant de l'Etat et essayer au minimum de suggérer, ou sinon d'imposer des propositions à même de faire aboutir ce qu'ils considèrent légitime, légal et constitutionnel à la révision de la première Loi.Mais il n'y a pas qu'à hauteur de ces strates du sérail politique que tout va à la vitesse d'un train de sénateur et à propos justement de sénateurs et autres députés il faudrait quand même s'interroger sur l'existence même de deux chambres désespérément vides durant les sessions ou encore de représentants du peuple qui, malgré toutes les promesses faites entre deux quinquennats, n'ont jamais ouvert une permanence dans la région dont ils sont censés prendre en charge les préoccupations. Il est vrai que la vacuité politique en période estivale n'est pas l'apanage de la seule Algérie, sauf qu'elle est pour le moins dramatique pour la simple raison que les citoyens ont l'impression que l'absence des appareils politiques ne se limite pas à cette seule saison.A. L.




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