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Le salon de l'auto 2014 face à un retournement du marché



Le salon de l'auto 2014 face à un retournement du marché
Le Salon de l'auto d'Alger va ouvrir ses portes aujourd'hui dans une ambiance morose.Le marché automobile pourrait fournir en 2014 l'illustration la plus spectaculaire de la fin d'un cycle économique de 3 ans déclenché par les hausses de revenus des années 2011 et 2012.La fièvre dépensière qui s'était emparée des Algériens au cours des dernières années est sans doute en train de retomber. Un certain nombre de signaux économiques convergents semble l'indiquer depuis quelques mois. Le rapport de conjoncture présenté par la Banque d'Algérie en décembre 2013 le laissait déjà pressentir : au second semestre 2013, les importations ont été en baisse sensible avec un peu plus de 25 milliards de dollars, contre 30 milliards au premier semestre. La tendance se confirme en ce début d'année. En janvier 2014, les importations de l'Algérie se sont établies à 4,3 milliards de dollars contre 4,7 mds le même mois de l'année écoulée. Une baisse de plus de 8% d'une année à l'autre, indiquent les Douanes algériennes pour la première fois depuis de nombreuses années. Tous les groupes de produits sont concernés par des diminutions sensibles, notamment les "biens destinés à l'outil de production" et les "biens de consommation non alimentaires", avec, respectivement -23% et -21%. Seuls les biens alimentaires échappent à cette tendance générale avec des importations encore en hausse de près de 14%, tandis que les importations de biens d'équipement restent à peu près stables.Ambiance morose au Salon d'AlgerLe Salon de l'auto d'Alger ouvre ses portes aujourd'hui. C'est depuis quelques années la foire commerciale la plus populaire et la plus courue du pays, au point d'avoir supplanté complètement une Foire internationale d'Alger en perte de vitesse. Pendant un peu plus d'une semaine, ce sont des dizaines de milliers de visiteurs, voire plus de cent mille le week-end, qui vont affluer et se bousculer sur le site des Pins maritimes.Mais l'ambiance survoltée des éditions précédentes risque de céder la place cette année à un climat plus morose. Les premiers signes d'une baisse de la température et d'un tassement très net du marché étaient déjà apparus au cours du dernier trimestre de l'année 2013. L'association des concessionnaires, très inquiète, annonçait déjà des ventes en baisse de 38%.Une tendance confirmée et amplifiée par les derniers chiffres disponibles. On a appris voici quelques jours que les importations de véhicules étaient en baisse de 50% au mois de janvier 2014.Frénésie d'achat...Le changement de décor est complet par rapport aux dernières années. Depuis 2011, c'est une véritable frénésie d'achat d'automobiles qui avait saisi les Algériens. Des 300 000 véhicules vendus en 2010, on était déjà passé à près de 450 000 en 2011. Un record historique vertigineux avait été établi en 2012 avec tout juste 600 000 véhicules importés avant que le chiffre ne retombe légèrement l'année dernière autour de 560 000. La facture associée à ce gonflement accéléré des importations est particulièrement élevée. Plus de 7,5 milliards de dollars en 2012 et de nouveau 7,3 milliards en 2013, sans compter ni les pièces détachées ni le carburant importé lui aussi en grande partie.... et retournement du marchéDepuis près d'un an, on s'attendait à un retournement du marché mais on ne prévoyait pas son ampleur ni quand il se produirait. C'est ce qui explique que l'année dernière les concessionnaires ont continué à importer, comme si de rien était, à peu près au même rythme qu'en 2012. Au dernier trimestre 2013, les stocks ont commencé à gonfler dangereusement avant que les importations ne commencent à chuter brutalement depuis le début de l'année 2014 sous l'effet de l'effondrement des ventes. Tant mieux pour le consommateur algérien qui bénéficie désormais de remises importantes et de délais de livraison qui feraient rêver un acheteur européen. Dans ce contexte, le Salon d'Alger 2014 va renforcer la concurrence entre constructeurs, et les offres commerciales les plus alléchantes vont se multiplier. Elles ne suffiront certainement pas à inverser une tendance qui semble désormais durablement installée.Fin de cycleLes derniers chiffres connus, ceux de janvier 2014, sont en effet très instructifs, à peine un peu plus de 23 000 véhicules importés. Bien sûr, beaucoup d'acheteurs attendent le salon et ses nombreuses remises, mais dans la même situation, en janvier 2013, on en avait importé plus de 47 000. Des importations divisées par deux en nombre de véhicules et qui, de façon très caractéristique, nous ramène à la situation de... 2010.On est, en rythme annuel, sur une pente qui devrait nous ramener en 2014 autour de 300 000 véhicules importés. Tiens, tiens... on s'était beaucoup interrogé sur les causes de l'emballement du marché entre 2011 et 2013.Un cycle de 3 ans déclenché, on peut en être à peu près sûr maintenant, par les augmentations de salaires accordées en 2011 et 2012 essentiellement aux travailleurs de la Fonction publique et des entreprises étatiques. Plus que ces augmentations de salaires elles-mêmes, ce sont les fameux "rappels" sur 2, voire 3 ans, qui avaient été pointés du doigt pour expliquer la croissance exponentielle du marché automobile algérien au cours des dernières années.H. H.NomAdresse email


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