Algérie

Le retour à la vocation du pastoralisme




Le fellah n'écoute que ce que lui dicte les traditions transmises d'une génération à l'autre même si elles ne sont pas appuyées et étayées par des argumentations scientifiques. Au 20 novembre 2007 la superficie emblavée à travers la wilaya d'Aïn Témouchent était de 24.590 ha, soit un taux de 26% des prévisions de la campagne, un chiffre arrêté par la DSA et mis à la connaissance des autorités agricoles et du chef de l'exécutif de la wilaya. En 2006 et à la même date, le seuil des emblavures réalisées était de l'ordre de 45%, ce qui s'est traduit par une superficie de 37.000 ha, indique la même source d'information qui reconnaît un léger retard parce que les fellahs commencent les labours après les premières pluies d'automne; une pratique qui vise à éliminer les mauvaises herbes. Mais à cette date-là ceux qui ont ensemencé leurs terres sont heureux de voir tomber pas moins de 200 mm de pluies soit pratiquement 50% de la pluviosité annuelle. Les terres humides à grande rétention d'eau mettent plusieurs jours pour s'essuyer, ce phénomène est typique pour les terres de la M'léta. Et c'est pour cette raison-là que les fellahs du Hamoul, oued Sebbah, Tamazoura se mettent à l'oeuvre assez tôt. A ce jour, la campagne labours-semailles 2007/2008 n'est pas encore achevée. L'on assiste présentement à une véritable course contre la montre que menent les retardataires au niveau de la plaine de Hammam Bou-Hadjar, du Keroulis, de Gata, El-Hedjaïria, Sidi Boumédiène... La prédominance est donnée à la spéculation fourragère. L'orge en premier. Mais les retardataires ont été pris à court car le quintal est passé de 1.400 à 2.000 DA en l'espace de moins de 15 jours. Cette hausse trouve sa raison, non pas uniquement, parce que l'orge est recherchée pour la semer mais aussi par des éleveurs qui ne cessent de rôder un peu partout à la recherche d'aliment pour leurs troupeaux destinés à l'engraissement en perspective de l'Aïd El-Adha. Petit à petit l'on constate que la wilaya d'Aïn Témouchent change de vocation et tend vers le pastoralisme car après les moissons l'ensemble des champs sont loués aux éleveurs du Sud qui descendent par dizaines. Le plus grave est de voir des champs de blés en culture, loués en pâturage, au printemps, à ces éleveurs. Cette pratique se développe aussi et suscite des préoccupations de la part des autorités agricoles car cela n'est pas sans risque sur plusieurs plans. Comment songe-t-on s'inscrire dans la stratégie de l'Etat qui vise à assurer une autonomie alimentaire à même de réduire la douloureuse facture qui dépasse les 3 milliards de dollars annuellement? La réflexion doit se focaliser sur cette question.


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