Algérie - Revue de Presse


Décidément, certains réflexes antisociaux donnent un haut-le-corps et un haut-le-c?ur au sein de la communauté citadine tant ils s?écartent du bon sens civique, celui tout simplement de l?esprit citoyen. Ne pas adhérer à un certain way of life, cela pourrait se comprendre, mais refuser d?obéir à un canevas que dictent les règles de la cohabitation, cela demeure répréhensible, à plus d?un titre. C?est l?image que nous offre, en tout cas, la vie commune de la ville où l?esprit individualiste supplante l?aspect de la vision collective. Chaque locataire d?immeuble n?en fait qu?à sa tête et gère le patrimoine dans lequel il évolue comme bon lui semble, piétinant les règles censées préserver son cadre de vie et par ricochet, celui des autres. Le hic, c?est lorsque la remarque lui est adressée, il monte sur ses ergots pour désigner l?autre s?il ne justifie pas tout bonnement son comportement cassant, raide et brutal - aux antipodes du savoir-vivre - par le mépris que lui affiche, selon lui, la puissance publique. Et au diable la politique du bon voisinage et la liberté qui, toujours selon lui, ne doit pas être circonscrite, même au péril de sa vie. L?esprit coopératif, supposé l?animer pour prendre soin des parties communes d?un immeuble, d?une aire publique partagée, d?une dépendance voisine, est loin de constituer son occupation favorite. Cela dénote on ne peut plus clairement de l?esprit beylik qui prévaut et dont on a peine à s?en défaire. Un réflexe viscéral, sommes-nous tenus de croire. Et passe de la ménagère qui embellit sa véranda de fleurs, par-dessus laquelle - comble de l?ironie - elle n?hésite pas à balancer son ballot d?ordures dégoulinant, donnant du fil à retordre à l?éboueur qu?on appelle à tort zabbal. Cette même ménagère qui porte un ?il sur sa voisine d?en face qui, elle, prend un malin plaisir à laver son balcon à grande eau non sans « doucher » le quidam de passage. Cela fait partie, depuis des lustres, de notre quotidien amer. On compose avec ce « beau décor » au moment où une décision a été prise dans une ville de l?Oranie d?interdire l?étalage du linge à sécher aux fenêtres et balcons. L?expérience se renouvelle après plus d?une vingtaine d?années, on s?en rappelle à Alger et qui, malheureusement, a avorté. Elle a été vouée à l?échec, car nombre de paramètres n?ont pas été pris en compte. Autrement dit, la politique de persuasion suivie de celle de la coercition comme cela se fait dans d?autres pays. Par ailleurs, si le dernier séisme du 21 mai 2003 est toujours aussi présent dans les esprits, les choses ne semblent pas évoluer comme il le faut pour mettre fin à l?impunité des uns et au laxisme des autres. Suite à cette tragédie, des initiatives ont été prises entre autres de libérer les terrasses d?immeubles des cagibis implantés telles des favelas suspendues. Une fois l?opération réalisée, ces espaces sont reconquis. Du côté d?Eden plage, près du lieudit Laâyoun, les îlots ont été débarrassés des anciennes bicoques faites de bric et de broc avant de voir poindre, ces derniers temps, des réduits érigés à l?emporte-pièce... A l?heure même où la politique de la gestion d?une ville est en train de prendre forme et d?asseoir ses règles.


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