Algérie

Le Premier ministre islandais démissionne



Le Premier ministre islandais démissionne
Conséquence n Les «Panama Papers» ont fait leur première victime de taille: le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson va se mettre en retrait, emporté par la pression de la rue outrée par les révélations sur ses placements dans des paradis fiscaux.«Le Premier ministre a informé le groupe parlementaire du (Parti du progrès) qu'il allait démissionner de ses fonctions de Premier ministre», a déclaré en direct hier mardi, à la télévision Sigurdur Ingi Johannsson, vice-président du parti et ministre de l'Agriculture. Dans un premier temps, Sigurdur Ingi Johannsson devrait assurer l'intérim mais le Parti de l'indépendance doit donner son accord. Cette formation est elle-même dans une position inconfortable puisque deux de ses ministres, Bjarni Benediktsson aux Finances et Olöf Nordal à l'Intérieur, font l'objet de suspicions. Les services du Premier ministre ont ajouté à la confusion dans la soirée en publiant un communiqué en anglais indiquant que M. Gunnlaugsson n'avait pas démissionné mais s'était «provisoirement» mis en retrait. «Sigmundur David Gunnlaugsson a suggéré au groupe parlementaire du Parti du progrès que son vice-président assure la fonction de Premier ministre pour une période indéterminée», souligne le texte. «Le Premier ministre n'a pas démissionné et reste président du Parti du progrès», ajoute-t-il. M. Gunnlaugsson était sous forte pression depuis les révélations des «Panama Papers» faisant état d'avoirs placés dans un paradis fiscal via une société écran. L'opposition de gauche avait déposé une motion de censure au Parlement et des milliers de personnes avaient manifesté lundi soir devant le Parlement. Dans la matinée, il avait proposé au président Olafur Ragnar Grimsson, revenu précipitamment d'un voyage privé aux Etats-Unis, de dissoudre le Parlement. Celui-ci lui avait opposé une fin de non-recevoir, une décision sans précédent en Islande où les attributions du président sont essentiellement protocolaires. D'après des documents dévoilés par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), M. Gunnlaugsson, 41 ans, a détenu des millions de dollars dans la société Wintris avec son épouse Anna Sigurlaug Palsdottir, fille d'un riche concessionnaire automobile. Il a cédé ses parts, soit 50% du capital, à son épouse fin 2009 pour un dollar symbolique mais quand il a été élu député en avril 2009, M. Gunnlaugsson a omis cette participation dans sa déclaration de patrimoine. Selon le rapport publié par l'ICIJ sur son site internet, M. Gunnlaugsson «a continué à cacher» l'existence de ses actifs quand il est devenu Premier ministre, en «violation des règles éthiques» de l'Islande. L'intéressé se défend de toute illégalité et sa femme a selon lui toujours déclaré sa fortune au fisc.Sale temps pour Bouchouarebl Le quotidien français Le Monde, largement repris par les médias algériens, a révélé dans son édition de lundi, qu'Abdeslam Bouchouareb, l'actuel ministre de l'Industrie, «a détenu une société établie au Panama, Royal Arrival Corp. Elle a été créée en avril 2015 à travers les services de la société de domiciliation d'entreprises offshore Mossack Fonseca». Selon le quotidien français, «dans un courriel adressé le 6 avril 2015 au bureau luxembourgeois de Mossack Fonseca, le Français Guy Feite, fondé de pouvoir de Royal Arrival Corp, confirmait que le bénéficiaire effectif de la société était bien le ministre en fonctions depuis avril 2014, et tentait de rassurer quant à cette «+ personnalité politiquement exposée +». Une information vite démentie. La société appartenant à M. Bouchouareb Abdeslam, ministre de l'Industrie et des Mines, la «Royal Arrival Corp», a été créée «à l'initiative» de la Compagnie d'études et de conseil (CEC) «pour gérer son patrimoine privé, mais n'a jamais été active» et «ne possède aucun compte bancaire», a affirmé le CEC, dans un message parvenu à l'APS. La CEC mandatée pour agir pour le compte de M. Abdesselam Bouchouareb, a confirmé qu'elle est «à l'initiative de la création de la société Royal Arrival Corp dont la constitution s'est faite en toute transparence», a précisé la même source.«Un problème mondial»l Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a estimé hier que l'évasion fiscale, qu'elle soit légale ou illégale, était un «problème mondial», deux jours après le début des révélations des «Panama Papers». «La question de l'évasion fiscale est un énorme problème», a déclaré M. Obama, insistant sur la nécessité de durcir les législations en vigueur et de renforcer la coopération internationale sur ce thème. Selon le président américain, la publication ces derniers jours des «Panama Papers», mettant en lumière des pratiques fiscales opaques qui ont éclaboussé de nombreuses personnalités, «est un nouveau rappel du fait que l'évasion fiscale est un problème mondial». Rappelant que cette question était régulièrement évoquée lors des sommets du G7 et du G20, il a estimé que «des progrès» avaient été réalisés dan la coordination internationale entre les administrations fiscales. «L'un des grands problèmes que nous avons est que nombre de ces opérations sont légales, pas illégales», a-t-il ajouté, soulignant la nécessité pour les Etats-Unis comme les autres pays de supprimer les niches fiscales ou de combler les vides juridiques. «Nous ne devrions pas permettre que le fait de ne pas payer d'impôts soit légal», a-t-il martelé, déplorant que trop souvent, les lois soient «mal conçues» et «permettent aux gens ayant assez d'avocats et de comptables d'échapper aux responsabilités auxquelles les citoyens ordinaires doivent se soumettre».


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