"Le personnel qualifié est rare par défaut de formation"

Le secrétaire général du Syndicat des médecins résidents évoque dans cet entretien certains points noirs du secteur de la santé.L'Expression: Vous axez votre mouvement de protestation sur l'amélioration de votre formation. Y a-t-il un rapport de cause à effet entre l'insuffisance de la formation et l'incompétence de certains'Amin Mazit: L'incompétence est multifactorielle, inhérente à un manque de formation ou à un manque de responsabilité. Il est vrai qu'aujourd'hui, la médecine est devenue très complexe et exigeante. Le médecin doit être à jour via une excellente formation initiale et une formation continue obligatoire, ce qui ne se fait pas en Algérie malheureusement. Le secteur de la santé n'est pas considéré comme une priorité gouvernementale. Les budgets alloués par rapport aux autres secteurs en attestent. Ensuite, c'est un problème de gestion que çe soit de la ressource humaine ou matérielle. Le personnel qualifié est rare en raison de la mauvaise formation et les structures de santé ne répondent pas à la demande massive de soins.On meurt faute de soins'Le malade meurt par faute de prise en charge. La chaîne est défaillante dans sa totalité. Déjà, l'acheminement des malades vers l'hôpital retarde la prise en charge, par manque d'ambulances. Les embouteillages sont constatés à l'entrée même des hôpitaux.De plus, il n'y a aucune orientation et les patients errent demandant à toute blouse blanche leur chemin. La surcharge importante de travail et le manque de moyens aboutissent à une véritable anarchie.Comment les résidents voient-ils l'après-résidanat'Notre vision est sombre et décourageante. Après tant d'années de travail et de sacrifices, seuls les médecins spécialistes sont astreints à un service civil obligatoire. Ce service est pénible, en violation avec le droit d'équité avec les autres universitaires, et qui, à la fin, n'a jamais démontré son efficacité car il consacre la désarticulation et la discontinuité des soins. Nous avons espéré un amendement de cette obligation dans la nouvelle loi de la santé, mais il semble que cette obligation soit maintenue, malgré les répercussions négatives sur la santé du citoyen et sur la vie du médecin.L'une de vos revendications les plus importantes concerne le carnet du résident. Pourquoi'La conception d'un nouveau carnet de résident est effectivement l'une de nos plus importantes revendications. Il faut savoir que ce document a pour fonction l'évaluation complète des acquis du médecin résident. Il permet par conséquent d'outrepasser le caractère sanctionnant des examens. C'est aussi le moyen d'évaluation du futur professionnel de santé publique. En fait, la problématique du carnet du résident exaspère la communauté médicale. Il est inadapté et dépassé, car ne respectant pas les règles exigées par la médecine et ne suivant pas l'évolution du métier.