Algérie

Le Parc national d?El Kala s?ouvre aux touristes


A l?est, l?Eden (Suite et fin) En été toujours, on peut voir sur les bords du Tonga, le long de la route vers la frontière, le cyprès chauve, un grand arbre, originaire des zones humides d?Amérique du Nord, qui prend les couleurs de l?été indien en automne et qui a la particularité d?avoir des racines aériennes pour pouvoir respirer pendant les inondations en hiver. C?est le seul endroit du pays où il est visible. En été encore, les paysages lacustres sont splendides et, si on s?approche des berges, on peut surprendre entre les touffes de végétation aquatique comme la châtaigne d?eau qui roussit la surface du lac Oubeira, dont c?est la seule station dans le Maghreb, les oiseaux d?eau migrateurs qui ont choisi d?y passer l?été pour nicher et élever leurs petits. C?est, par exemple, le cas de deux espèces de canards, le fuligule nyroca et l?erismature à tête blanche, qu?on se bouscule pour voir sous d?autres cieux et qui ont contribué au classement international des zones humides d?El Kala parce qu?elles rassemblent chaque hiver une forte proportion de leurs effectifs mondiaux. C?est en hiver en effet que la région d?El Kala prend son importance internationale de centre de biodiversité avec ses lacs qui sont des étapes indispensables à des milliers d?oiseaux d?eau qui y séjournent soit pour y passer l?hiver, et certains pour se reproduire, soit pour se reposer après l?épreuve de la traversée de la Méditerranée et la suivante, la traversée du Sahara. Il fut un temps où les ornithologues de l?Europe du Nord, surtout britanniques, qui se comptent en millions, et qui vouent une véritable vénération aux oiseaux, avaient commencé à montrer de l?intérêt pour la région d?El Kala. Les petits groupes de pionniers qui ont réussi à séjourner quelques jours avant 1990, malgré les innombrables obstacles qu?ils ont rencontrés, sont repartis ahuris par les observations qu?ils ont faites. Ils en gardent un souvenir impérissable. C?est le temps des fleurs... et des amours. Les orchidées sauvages, discrètes et innombrables se laissent découvrir dans le cortège floristique du chêne. Arbousier, myrte, ciste, romarin, lavande, bruyère... embaument de leurs senteurs enivrantes la montagne quand ce n?est pas les genêts qui dorent les maquis. C?est le moment de guetter la genette, la mangouste, le chat sauvage, le renard cendré et son proche cousin le renard roux. On pouvait encore voire facilement le lynx, il n?y a pas si longtemps, et l?hyène la nuit. Par contre, le plus grand mammifère du Maghreb qui pullulait dans la contrée, le cerf de Berbérie, a complètement disparu. Il n?est visible qu?en captivité. Et on ne retrouve plus la loutre qui barbotait librement au bord du lac Oubeira. Des pertes inestimables. Dans les airs, 150 espèces d?oiseaux virevoltent pour faire leurs nids et chercher de la nourriture pour leurs petits. Une trentaine d?entre elles, qui ne sont signalées qu?en Europe, bien qu?elles la traversent de part en part, ne sont visibles qu?une fois le printemps bien installé. C?est notamment le cas des sternes et des guifettes, des martinets, des fauvettes... Les rapaces, qui se sont éclipsés un moment, reviennent en force et on compte, parmi eux, la bondrée, qui est le seul rapace migrateur qui se déplace en groupe. En Europe, le passage des bondrées est préparé des semaines à l?avance. La région se distingue encore par sa richesse en sites archéologiques. C?est, selon les experts, la région du pays qui a donné le plus de pièces en volume pour la période puniquo-libyque. Du littoral au plus haut sommet, on ne peut manquer de tomber nez à nez avec des vestiges anciens, des sarcophages et des urnes funéraires à El Kala, des dolmens à Aïn El Kebir, des pressoirs, des pierres tombales, des bornes, des fresques à Cheffia et Aïn Karma. Un trésor de curiosités est encore enfoui. El Kala, ce n?est donc pas seulement la mer. Elle s?enorgueillit de son parc national créé voilà déjà un quart de siècle pour protéger un peu de ce don de la nature rare en Afrique du Nord. Jusqu?à présent, les résultats sont loin d?être satisfaisants, mais les demandeurs de découverte de la nature, qui commencent à se manifester dans le lot des estivants, ont encore de quoi meubler les loisirs de leurs vacances d?été, d?hiver et de printemps s?ils en ont le désir.


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