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Le Palais de la culture « plié en quatre »




Le Palais de la culture « plié en quatre »
Près de deux mille personnes ont envahi l'esplanade de la belle bâtisse abritant le ministère de la Culture, transformée, à l'occasion, en une grande scène digne des spectacles mondiaux, avec trois écrans géants et une logistique ultramoderne. Des femmes et des hommes, en couples, en familles, seuls, n'ont, pour rien au monde, voulu passer outre un évènement qui, au-delà de sa vocation humoristique vise à revigorer davantage les liens entre la communauté algérienne établie à l'étranger et les locaux. Et même avec la scène française, puisque la plupart des têtes d'affiches invitées occupent le devant du spectacle en Hexagone. Enfin, le « ratage » de l'année dernière n'est plus qu'un lointain souvenir, puisque l'Algé'rire Comedy semble s'installer dans la durée et dans le succès. Pour preuve : une pléiade des rois du « Stand Up » et non des moindres, ont défilé sur la scène reprenant, chacun, des extraits de leurs célèbres sketchs à travers une ingénieuse mise en scène animée par deux comédiens, l'Algérien Hichem Mesbah et le français Sasha Judasko. Grosse pointure du rire français, Olivier de Benoist, également animateur radio, a ouvert le bal en s'attaquant, très vite, à son sujet fétiche : la femme, dont il affirme l'indéfectible solidarité, non sans railleries, piques et sarcasmes. Très vifs sur les mots, la langue plus fourchue que jamais, l'humoriste s'est livré, une demi-heure durant à une critique certes burlesque, mais ô combien incisive contre les clichés sociaux touchant les deux sexes, « faible » et « fort ». En face, la « chaleur » du public algérois, salué par le « saltimbanque » a fait le reste. C'est vous dire l'ambiance qui a dominé, de bout en bout, le spectacle. Non moins comique, de par ses origines algériennes, Mohamed le Suédois, n'a pas manqué son débarquement au bled. Porteur de deux cultures, le nouveau phénomène du rire épicé, s'est très vite fondu dans une assistance totalement acquise à son humour. Très à cheval sur les « quiproquos » de l'émigration maghrébine, le Marseillais met en scène et déboule en vrac sur les bisbilles et les télescopages linguistiques des parents émigrés, en difficulté culturelle, et avec leur progéniture. A coups d'acrobaties dansantes sur les « Heddi » d'El Hachemi Guerouabi, il laisse place à un autre phénomène avec qui il partage et les origines et le génie : le Comte de Bouderbala qui, lui, n'a pas tardé à mettre en rire un public déjà plié en quatre, en décortiquant le « français » pas très français des rois du rap français. Entre les deux comiques, d'autres humoristes, Candiie, Kamel Abdat, Bouchera Beno, Nawel Madani, les DDM s'étaient donnés le mot pour « achever » ces milliers de jeunes qui, en ch?ur, rendaient coup pour coup à leur coups d'hilare. L'ambiance a, certes, pris un cran devant les époustouflantes acrobaties des « Danseurs Fantastiques » l'art du déplacement, le parcours à la dance hip-hop, mais c'est l'apparition du fils adoré de l'Algérie, Ramzy, qui a subjugué le public. Standing-ovation, youyous et des acclamations nourries, la coqueluche du public a fait de son mieux en s'essayant à un sketch improvisé avec ses deux acolytes, Mesbah et Judasko. Echanges sur les origines, la culture, le rapprochement entre les deux rives, la vie de couple, la culture culinaire,... bref, la star du rire n'a rien laissé sur son passage. Mieux, il ne s'est pas fait prier pour se draper de l'emblème national algérien, donnant ainsi tout le suc à ce festival qui a démarré sur les chapeaux de roues. Il faut reconnaitre, ici, l'excellent travail de Broching Events, productrice et organisatrice de cette manifestation. Un engagement d'autant plus noble qu'il s'est astreint l'impératif objectif de porter sur le devant de la scène les nouveaux et jeunes talents qui écument l'estrade algérienne. Une dizaine de jeunes humoristes de la scène algérienne animeront, ce soir, en guise de clôture, la finale du concours « national Algé'Rire » organisé dans l'objectif de faire émerger un « humour typiquement algérien ». En un moment comme en cent : l'humour algérien se porte très bien... sans rire !


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