Algérie

Le nouveau port d'El Kala a résisté



Le nouveau port d'El Kala a résisté
La violence de la dernière tempête, avec des vents de 110 km/h qui ont soufflé sans arrêt pendant 48 heures et une houle qui a atteint des pointes de 12 mètres, n'a pas été aussi destructrice que la rumeur qui s'est répandue comme une traînée de poudre sur une énième rupture de la jetée du nouveau port en construction. Il est vrai que ce projet est un peu le « métro d'Alger » local, et il est la cible toute indiquée des moqueries de ceux qui espèrent, depuis une décennie, y trouver quelque opportunité d'emploi.Le projet, qui a pris forme au début des années 1980, est en fait l'avatar d'un vieux rêve colonial de la fin du XIXe siècle, abandonné par ses propres initiateurs pour d'innombrables difficultés, dont son emplacement lui-même. La décision prise pour la réalisation d'un nouveau port à El Kala, au lieu de consolider l'ancien, est due à des considérations très éloignées des préoccupations réellement économiques ou culturelles. En effet, la restauration du port historique, menacé d'effondrement, disait-on, ou la réalisation d'un nouveau exigeaient approximativement le même niveau de financement.D'un revers de la main, l'on balayera les avantages d'une plus value culturelle et touristique, toujours présente du reste, de l'ancien auquel on a prédit un bel avenir avec le développement virtuel du tourisme local, et dans son sillage, celui de la plaisance. Trente ans après, le port tient toujours aussi bien et il n'a pas bougé d'un iota. Il n'y a pas de voiliers ou de yachts rutilants qui mouillent dans la marina d'El Kala et, à quelques exceptions près, les plaisanciers d'aujourd'hui ou, du moins ceux recensés en tant que tels, avec leurs barques de 4 mètres, ont la réputation de s'adonner au pillage du corail. Pour s'en rendre compte, il n'y a qu'à se promener sur les hauteurs après l'aube ou avant le crépuscule pour voir le ballet nautique des petites embarcations. Le nouveau port, quant à lui, a enfin pris forme au bout de 20 ans de travaux intermittents qui ont englouti plusieurs milliards de dinars. Il a tenu bon, malgré un hiver particulièrement rude.Il est vrai qu'avant cela, ses structures avaient été emportées, à deux reprises, par la mer en furie lorsque le projet était pris en charge par Méditram, ce qui a donné du crédit à la rumeur d'une nouvelle rupture des ouvrages. Mais il n'en est rien. « Ce sont seulement des cubes en béton de 3 et 5 tonnes, utilisés comme couverture de protection provisoire des jetées, qui ont été déplacés et que nous remettons en place », dira le maître de l''uvre, le directeur de CETREK, un groupement d'entreprises algéro-italien. « Rien d'autre n'a bougé, aucun segment des jetées ou parties des appontements ou comblement des bassins n'ont été emportés », ajoutera-t-il en s'interrogeant sur les buts d'une telle désinformation. La livraison est prévue pour fin 2009. L'enveloppe est de 3,5 milliards de dinars et le taux de réalisation a atteint les 60%.C'est un plan d'eau de 6,1 ha, avec deux jetées de 550 m et 360 m et un terre plein de 5 ha pour recevoir 30 chalutiers, 34 sardiniers et 78 petits métiers.Les armateurs disposeront d'une calle de halage et de 435 m de quais. Reste, toutefois, une question qui taraude les esprits au train où vont les choses dans le secteur de la pêche, notamment en ce qui concerne la préservation des ressources halieutiques : y aura-t-il encore du poisson à pêcher dans les années à venir ' Les derniers chiffres avancés par la tutelle montrent, en effet, que le développement du secteur a déjà atteint un seuil, au-delà duquel nos ressources sont menacées de surexploitation.
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