Algérie

Le nouveau code du travail relance la contestation sociale


Le nouveau code du travail relance la contestation sociale
Attendu pour promulgation en 2015, après avoir été finalisé en 2014, le nouveau code du travail ne verra le jour qu'en 2017. Selon des sources proches du dossier, il sera programmé lors de la première réunion du Conseil des ministres l'an prochain et proposé à débat à l'APN avant la fin du premier trimestre de la même année.Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Mais en attendant les dates-butoirs de toutes ces échéances, le nouveau code du travail constitue un des principaux points contenus dans la plate-forme de revendications avancée par l'Intersyndicale dans la perspective des deux jours de grève générale fixés aux 17 et 18 du mois en cours.Convaincus de leur démarche, les animateurs de l'Intersyndicale considèrent que «l'avant-projet du code du travail, s'il venait à être adopté avec son contenu actuel, inaugurerait une à're de régression sociale sans précédent». On considère que «le principe de flexibilité consacré dans ce projet fait peser une menace sur la sécurité et la pérennité de l'emploi». Expert des questions sociales et de la législation du travail, Noureddine Bouderba estime, pour sa part, que cet avant-projet «nous donne un avant-goût de ce que sera demain le nouveau statut des travailleurs concocté par les forces de l'argent : une marchandise et un levier d'ajustement pour maximiser le profit des nouveaux capitalistes». Le constat est également partagé par des cadres syndicaux de l'UGTA. Rappelons que l'avant-projet en question était destiné aussi bien au secrétaire général de l'UGTA qu'au président du FCE. L'organisation patronale que préside M. Ali Haddad avait d'ailleurs interpellé, il y a quelques jours, le premier responsable du département du travail pour la «mise en place d'une commission mixte pour «l'élaboration du futur code du travail qui doit être adapté aux évolutions du marché du travail et à l'émergence de nouvelles technologies».Du côté de la centrale syndicale, on préfère patienter, «en attendant que la situation soit propice pour relancer le débat sur la question». Mais entre les deux (UGTA et FCE), le gouvernement, par le biais du ministre du Travail, tente de rassurer que «les acquis ne seront pas touchés». «Faux», rétorque M. Bouderba. Selon lui, «le nouveau code du travail s'il venait à être validé aurait des conséquences néfastes sur le monde du travail». «On assistera à la généralisation du CDD (contrat à durée déterminée) et à l'introduction du travail intérimaire et de sous-traitance exposant leurs titulaires à une vulnérabilité plus grande ce qui aura pour conséquence d'aggraver la précarité qui caractérise déjà l'emploi en Algérie.» Et d'ajouter avec pessimisme : «Des facilités de licenciement à moindre coût, même sans raison, seront accordées à l'employeur qui aura, par ailleurs, les pouvoirs absolus et injustifiés d'aménager unilatéralement les horaires de travail, de prolonger leur durée, de reporter la journée de repos hebdomadaire et de la fixer par roulement.La définition du travail de nuit a été revue pour éviter des majorations de la rémunération horaire, et l'interdiction d'y affecter les femmes ou les apprentis a été levée.» La principale question qui se pose dans le milieu du travail concerne la remise de l'ensemble des acquis du monde du travail. Pour cet ex-cadre syndical et spécialiste des questions du travail, «la menace est désormais réelle». Pour lui, le nouveau code est porteur des germes d'une «réelle remise en cause des droits syndicaux, notamment le recours à la grève ou encore la négociation collective et à la participation».


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