Algérie - Revue de Presse


La semaine dernière, un numéro du mensuel Le Monde diplomatique a été interdit d?entrée en Algérie sur la base d?un article insinuant dangereusement que tout n?était pas très clair dans le périple saharien de Abderrezak Le Para, qui est aujourd?hui quelque part à Alger dans une cellule de luxe. La même semaine, un numéro du quotidien Le Monde a également été interdit sur la base d?un article autour de Khalifa, qui est aujourd?hui quelque part à Londres dans un hôtel de luxe. S?il est toujours navrant de savoir qu?il y a encore des interdictions sur les mots au pays du verbe, là n?est pas réellement le problème, les dinosaures ayant cette particularité d?avoir la peau aussi dure que la tête très petite. Là où réside la bêtise est qu?au moment où des milliers de cybercafés proposent une connexion rapide, il suffit de se brancher pour lire, dépense globale 10 DA, c?est-à-dire moins chère que la version papier. Les responsables savent-ils que l?on peut taper www.lemonde.fr ou www.algeria-watch.de et lire les articles en question ? Peut-être ou pas, mais ils ont dû faire ce calcul très stupide : internet est réservé aux jeunes intellectuels et n?a pas de diffusion large. Mais puisque Le Monde, en papier, est aussi destiné à ces mêmes intellectuels, le raisonnement ne tient évidemment pas. A l?époque de Boumediène, où même le téléphone était un produit de luxe et l?ordinateur un produit (rare) de l?impérialisme, la censure possédait sa logique. Pas de parabole, pas d?internet, un produit interdit devenant de fait un produit introuvable, du simple article de journal au bidon d?huile. Mais maintenant que l?on peut tout consulter au cyber du quartier, on se demande si les dirigeants savent dans quel pays ils vivent. Non, bien sûr. Ils ne vivent pas ici. Ils lisent d?ailleurs Le Monde avant tout le monde, sinon comment pourraient-ils l?interdire ?


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