Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat à Tipasa : La mise à niveau des structures hôtelières en ligne de mire

Photo : Fouad S. Dans le cadre de la mise à niveau, la réhabilitation et le lancement des travaux au niveau des établissements hôteliers et complexes touristiques relevant du secteur public, l'Etat a débloqué une enveloppe financière de l'ordre de 70 milliards de dinars. Ce montant, dont huit milliards sont consacrés exclusivement aux structures situées au sud du pays, concernera 47 unités sur un ensemble de 71 que compte le parc national. Le programme de mise à  niveau des infrastructures touristiques, dont la date de mise en service, pour un bon nombre, remonte à  plus de 30 ans, s'intègre dans une stratégie d'ensemble sous-tendant la relance du secteur que ce soit le tourisme national ou le tourisme réceptif. Outre cet objectif, il est également question d'investissements dans la ressource humaine, notamment par le truchement de la formation et du recyclage du personnel activant dans le secteur. C'est ce qu'a mis en exergue Smaïl Mimoune,  ministre du Tourisme et de l'Artisanat, au cours de sa visite hier dans la wilaya de Tipasa où il a présidé les festivités officielles de la célébration de la journée mondiale du tourisme, placée cette année sous le signe du tourisme et le rapprochement des cultures, coïncidant chaque année avec le 27 septembre. Sur le point relatif à  la formation du personnel hôtelier, le ministre a déclaré que présentement les prestations et services fournis dans nos hôtels sont largement en deçà des normes. Pour revenir à  la visite du ministre à  Tipasa, celle-ci a été entamée depuis Matarès, un complexe touristique dépendant de l'entreprise de gestion touristique de Tipasa (EGTT). Sur place, le ministre a donné le coup d'envoi à  une exposition d'artisanat et de tourisme mettant en valeur les potentialités de la wilaya, avant d'écouter une présentation générale des unités touristiques relevant de l'EGTT, dont la date de mise en service remonte aux années 70. Ainsi, et selon les responsables de l'entreprise en question, les travaux de leur mise à  niveau et le lancement des travaux neufs nécessitent, selon les études préparées, un budget total de plus de 3,884 milliards, soit 1,47 milliard pour le CET, 548,96 millions pour la Corne d'Or et 1,865 milliard pour Matarès. DOTER L'ONAT DE TOUS LES MOYENS NÉCESSAIRESAu terme de sa visite, le ministre, après avoir honoré d'anciens cadres du secteur, a révélé, lors d'un point de presse, que désormais l'Onat n'est plus affilié au ministère. «Lors du dernier conseil des participations de l'Etat (CPE), il a été décidé de doter l'Onat de tous les moyens nécessaires en perspective de ses nouvelles missions s'articulant essentiellement autour du développement du tourisme réceptif et du tourisme interne sous-tendant le brassage des régions du pays», affirmera-t-il, avant de dresser un tableau synoptique de la situation prévalant dans son secteur. «Les rentrées du secteur sont certes modestes, mais il n'en demeure pas moins qu'elles sont en nette progression. A titre illustratif, en 2009, celles-ci avoisinaient 230 millions de dollars. En 2010, elles ont augmenté de 70 millions de dollars, soit 300 millions de dollars. A horizon, 2015 nos prévisions tablent sur 500 millions de dollars. 610 PROJETS LANCÉS PAR LES OPÉRATEURS PRIVÉSCet objectif est à  notre portée et nous comptons développer à  fur et à  mesure le secteur, en se basant sur les investissements relatifs à  la mise à  niveau des structures existantes, et ce en parallèle avec la concrétisation de nouveaux projets particulièrement ceux des opérateurs privés. A ce titre, il y a lieu de signaler qu'à terme, 610 projets lancés par les opérateurs privés permettront la création de 27 000 emplois directs et 66 000 lits supplémentaires qui s'ajouteront aux 90 000 déjà existants», explique le ministre. Et d'ajouter : «durant ce premier semestre 2011, le flux touristique a connu comparativement à  la même période de l'année dernière une croissance appréciable de 11%. En juillet, ce flux a atteint presque un million de touristes». Toujours concernant le tourisme, particulièrement la saison estivale, Smaïl Mimoune a tenu à  rendre hommage aux collectivités locales pour le grand rôle qu'elles jouent dans la préparation de la saison en question, compte tenu du fait qu'elles prennent en charge tout ce qui a trait au nettoyage et à  l'aménagement des plages, alors que les redevances inhérentes à  la concession sont versés aux services des domaines. «Normalement après leur adoption par l'APN et le conseil de la nation, les nouveaux textes à  ce propos permettront le versement de l'intégralité des redevances aux collectivités locales», prévoit-il. Par ailleurs, lors de l'allocution prononcée devant les élus de la wilaya, les responsables et les opérateurs activant dans le tourisme, le ministre s'est lancé dans un plaidoyer en faveur du rapprochement des cultures. Pour lui, le tourisme est le secteur par excellence pouvant opérer la jonction et permettant le brassage des cultures entre les nations mais aussi entre les régions du pays. Prenant après lui la parole, le professeur Mustapha Cherif, ancien ministre, a donné une approche globale du rôle du tourisme pour l'affirmation des diversités des civilisations de par le monde, marqué par une crise multidimensionnelle, née dans le sillon de la mondialisation qui a de fait tenté d'imposer une civilisation hégémonique favorisant l'émergence des sociétés de consommation.