Algérie

Le metteur en scène Haider Benhassine



Le metteur en scène Haider Benhassine
Toujours en quête d'un théâtre meilleur, plus exigeant et plus professionnel, Haider Benhassine fait partie de ces rares metteurs en scène et dramaturges algériens qui exploitent et explorent de nouveaux horizons pour l'intérêt du théâtre algérien.Ce metteur en scène ambitieux et performant ne peut que suivre le chemin qu'il s'est tracé.En effet, il est dans la suite logique de ses précédentes créations, notamment Oubliez Hérostrate, de Grigori Gorine et Hallaj el kheïr, hallaj el fouqara de Hassen Errachid. il s'attaque cette fois au dramaturge norvégien Henrik Ibsen en adaptant sa pièce l'Ennemi du peuple qui devient à l'occasion Adou Ech-chaâb. Elle a été présentée en première cette semaine au TNA à l'occasion de la journée mondiale du théâtre. Haider Benhassine a accepté de nous en parler. Le Temps d'Algérie : Pourquoi avoir choisi d'adapter la pièce L'Ennemi du peuple d'Henrik Ibsen 'Haider Benhassine : Il n'y a pas de raison propre à mon adaptation de cette pièce. Je dis toujours qu'un texte choisit son metteur en scène et pas l'inverse. J'ai eu la chance de faire partie d'une famille qui lit énormément. Au fil des lectures, on fait des constats qu'on rapproche à notre vécu? je crois aussi que c'est une affaire de sensibilité qui émerge de notre parcours professionnel? En ce qui concerne le côté technique de cette pièce, c'est sa teneur et sa qualité en terme de construction des personnages, ce qui est le propre d'Henrik Ibsen qui m'a beaucoup motivé. Je ne dis pas qu'on est à la hauteur de ce qui se fait dans le côté classique de cette pièce, je pense que Adou Ech-chaâb entre dans un autre registre, s'inscrit dans une autre esthétique, autre proposition? La qualité des dialogues faisant la qualité des personnages, de la construction dramatique, donc techniquement, je réagis à cela. J'ajouterai que la formation propre à chaque metteur en scène lui permet dans l'absolu de produire des pièces qui traduisent l'environnement dont il est issu. Comment vous avez abordé le texte d'Ibsen ' Parlez-nous aussi de la mise en scène?La mise en scène s'est faite avec une décision personnelle dans un premier temps. Ensuite, elle s'est développée avec la consultation de mon équipe, la complicité de Mme Amel Menghad avec qui je travaille beaucoup, de Abdelhalim Rahmouni, qui s'est chargé de la scénographie de la pièce, de Lamamra Hassan qui s'est occupé de la musique? Au niveau du texte, on a fait d'énormes coupures car dans sa totalité, le texte dure plus de trois heures. on l'a réduit pour avoir une heure vingt-cinq minutes. Avant tout, on cherche l'agréable car c'est le propre de notre fonction qui est de donner du plaisir aux spectateurs. Je précise que je ne tiens pas à domestiquer la société à travers cette pièce. Ëtre le miroir de la société, ce n'est pas ma fonction. C'est pour cela qu'on s'est basé beaucoup plus sur le côté technique de la pièce qui est le propre du travail du comédien que d'essayer de s'engouffrer dans ce que recèle la pièce de social et de politique? Donc vous n'avez pas adapté cette pièce par rapport aux circonstances politiques actuelles?Pas du tout, ce n'est pas ce qui m'importe, bien qu'on ne peut pas négliger la réalité. Mais à un moment donné, quand on propose un concept d'un spectacle, c'est avant tout pour être agréable en se basant sur l'utile, car les deux font la paire. Dans une pièce, il est toujours question de messages, et aux spectateurs ensuite d'en faire leur propre lecture. Comment s'est fait le choix des comédiens 'C'est la richesse de chaque comédien qui a fait sa distinction. On a pris tout notre temps pour choisir les comédiens. Durant les deux derniers mois écoulés, on s'est penché sur le travail de la pièce, le casting des comédiens s'est fait crescendo. J'ai repéré ces derniers, j'ai conditionné mes choix et selon l'expérience de chacun, j'ai tranché. Au final, j'ai eu un bon casting et j'en suis content. Après la générale de la pièce, vous êtes satisfait du résultat 'On n'est jamais satisfait et tout est relatif. Mais on essaie de donner le meilleur et j'insiste sur le côté agréable qu'une représentation théâtrale est censée donner. L'intérêt est le partage. Il faut aussi que le public vienne et s'approprie cet espace, qu'il soit demandeur de spectacles et cela ne fait que nous motiver à produire plus. Cela nous poussera aussi à nous hisser toujours plus haut car on saura que derrière, on a un public attentif qui décortique notre travail. Des projets 'Je prépare un projet de formation privée que j'essaie d'installer. Je suis actuellement à la recherche de partenaires et d'institutions pour concrétiser ce projet.Il concernera des ateliers d'art de différentes spécialités? Aussi, je poursuis mon travail avec le département artistique du théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi dont je fais partie, en continuant à booster les autres productions et projets.




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