Algérie

Le marché de l'emploi dans tous ses états : Un boulot à tout prix



Pas facile de nos jours pour un jeune, fraîchement sorti de l'université, de trouver un poste. Très complexe encore de se retrouver, du jour au lendemain, au chômage et de devoir frapper à toutes les portes pour être casé. Cette réalité, amère pour certains, suicidaire même pour d'autres, est à surmonter malgré les surprises et les déceptions que peut souvent réserver le monde du travail.

Si, dans le passé, chercher un emploi se limitait juste à rédiger une demande d'emploi et l'envoyer aux différentes administrations et attendre la réponse ; aujourd'hui, ce geste est révolu et le marché de l'emploi tend à instaurer de nouvelles traditions. Mais avec la révolution que connaît depuis plusieurs années le monde du travail et les mutations qui s'y déroulent, l'adaptation aux nouvelles règles s'avère difficile pour les jeunes et les chômeurs. Des initiatives ont été prises, notamment les différents dispositifs mis en place pour aider les jeunes et les plus âgés à trouver un boulot ou créer sa propre entreprise. Mais, côté cour, l'image très soignée et officielle du marché de l'emploi, ainsi que les campagnes menées tambour battant sur les possibilités et les avantages offerts aux demandeurs d'emploi, a été ternie.

Côté jardin, les jeunes, qui étaient dans le passé perdus et désorientés ne sachant pas à quelle porte frapper pour déposer une demande, ont aujourd'hui plusieurs adresses pour s'informer et postuler même pour un poste selon leur profil. La création des directions de l'Emploi et des Agences nationales de l'emploi (ANEM) a été une bouffée d'oxygène à travers laquelle les jeunes gardent espoir. La mise en place de plusieurs dispositifs de l'emploi dont l'Agence nationale de l'emploi des jeunes (ANSEJ), l'Agence nationale de la gestion du micro-crédit (ANGEM), la Caisse nationale de l'assurance chômage (CNAC) et le centre de facilitation des PME représentent des opportunités pour tous les jeunes qui veulent créer leurs propres entreprises et devenir chefs d'entreprises. Tel que présenté sur les dépliants et expliqué par les responsables de ces différents dispositifs, avec une dose de sérieux et de rigueur, la chance est du côté de toute personne - même âgée de 50 ans et au chômage - de percer dans le monde du travail.

Toutefois, le désespoir finit souvent par prendre le dessus chez les jeunes après l'enthousiasme du premier instant, avant de déposer sa demande au niveau des agence de l'ANEM.

Besma et Amel sont venues à l'ANEM pour s'informer s'il y a suite à leur demande d'emploi. Elles ressortent déçues de l'agence. Pas de postes disponibles qui répondent à leur profil. Besma a déposé sa demande en 2005 et Amel en 2007. Toutes les deux diplômées en biologie peinent à trouver un boulot, n'importe lequel. « Nous voulons juste travailler. Nous commençons à être déprimées par cette situation et nous sommes prêtes à accepter toute proposition qui se présente à nous », disent-elles.

Salim, âgé de 28 ans, ayant fait une formation dans un centre de formation professionnel a été plus chanceux. Il a pu décrocher un boulot dans une entreprise grâce à des interventions. Il était, certes, inscrit à l'ANEM et avait obtenu une carte bleue, mais pour avoir le bulletin de présentation, il a dû faire des « acrobaties » pour atteindre son objectif. Cette méthode bien qu'illégale, a été le seul moyen, selon Salim, pour être recruté et signer un contrat de travail. Marié et ayant à charge une famille, il ne pouvait pas prendre le risque d'attendre deux ou trois ans avant d'être embauché.

Fayçal a été confronté au même problème. Il a été informé par des amis qu'une entreprise recrutait. Il s'est présenté à l'ANEM pour demander le bulletin de présentation. Mais la réglementation impose à l'agence de procéder par ordre de priorité. Celui qui a déposé en premier postule pour le poste en premier. Voulant absolument être recruté par l'entreprise, Fayçal a eu recours à ses connaissances et des personnes bien placées pour ne pas rater cette occasion. Cette situation est redoutée par tous les demandeurs d'emploi.

Avec toutes les bonnes intentions et les efforts déployés pour prendre en charge les chômeurs, l'agence de l'emploi ne peut pas satisfaire toutes les demandes et elle doit, en plus, gérer le « phénomène » des recommandations qui, généralement, pollue l'environnement de cette administration.



15 % des demandes d'emploi satisfaites en 2008 à Oran

Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)