Algérie

Le manuscrit à l?ordre du jour à Béchar



« Dépoussiérer la mémoire, restituer à la nation ses valeurs, ses archives ainsi que ses manuscrits, est une entreprise certes ardue mais réalisable à la condition de coordonner les efforts et manifester une réelle volonté. » Tel est le message lancé par les conférenciers qui ont animé, à la maison de la culture, la journée du patrimoine célébrée le 29 décembre de chaque année. Mais, auparavant, une première conférence a été donnée dans la journée du 27 décembre sur l?importance du manuscrit dans la vie d?une nation, suivie d?une exposition de nombreux ouvrages et documents rares sur la région du Sud-Ouest. Le professeur Bélil, de l?université d?Oran, a clos le cycle des conférences sur les personnalités historiques et culturelles de la région, longtemps occultées. Issus des région d?Adrar et de Béchar, des hommes de culture et de savoir sont tombés dans l?oubli pour avoir vécu dans les pays voisins. Ces derniers ont eu l?intelligence de s?emparer de leur patrimoine. Mohamed Abdellilah Kassem El Kandoussi et Hadj Mohamed Basri sont parmi ces personnalités natives de Kénadsa et connues pour leur savoir et leur érudition. Mais, l?essentiel des écrits laissés par le premier, né au début du 19ème siècle et décédé vers 1880, se trouve dans la bibliothèque El Katani à Fès (Maroc) et la récupération reste difficile, regrette le conférencier. La deuxième personnalité est Hadj Basri, né lui aussi dans la zaouia de Kénadsa en 1889. « Un homme vénéré qui a joué un rôle de premier plan, aussi bien culturel que politique puisque de son vivant, il entretenait des relations épistolaires avec le cheikh El-Ibrahimi de l?association des Oulémas », indique le Pr. Mérabti, enseignant. C?est dans sa maison que fut planifiée, par les nationalistes, une attaque contre la garnison de cavalerie de « Belhadi », au début de la guerre d?indépendance. « En représailles, sa maison fut encerclée et ses archives ont fait l?objet de destruction et de pillage par les éléments de l?armée coloniale », ajoute l?orateur. Il mourut en 1957. Le Pr. Bélil terminera son intervention en affirmant que pour avoir, pendant longtemps, tourné le dos à ce qui constitue en grande partie le pilier d?une nation, à savoir la préservation du manuscrit et du document, nous payons aujourd?hui chèrement cette indifférence par la vague de terrorisme qui a secoué le pays durant la dernière décennie.
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