Algérie - A la une


Le maillon manquant
«Le patrimoine est ce bien pour la préservation duquel on est prêts à sacrifier temps et argent pour ne pas devoir le sacrifier.» Nous ne savons plus de qui est cette définition, mais elle résume convenablement la valeur et l'importance de l'objet patrimonial. Quant à dire qu'est-ce qui est et qu'est-ce qui n'est pas patrimoine, il y a près de cinq siècles que les caractéristiques du bien patrimonial ont été posées, même si au fil du temps la notion a évolué et s'est étendue à d'autres biens. Le patrimoine, du latin patrimonium, héritage du père, est défini comme étant «l'héritage commun d'un groupe ou d'une collectivité qui est transmis aux générations suivantes. Il peut être de nature très diverse : culture, histoire, langue, système de valeurs, monuments, ?uvres artistiques...». Qu'il soit matériel ou immatériel, terrestre ou subaquatique, le patrimoine culturel est aujourd'hui le sujet de toutes les attentions, avec une organisation onusienne, l'Unesco, des ONG, des institutions et des personnes qui ne ménagent aucun effort pour protéger, ressusciter, promouvoir et exploiter au bénéfice de la collectivité des sites et héritages dont la valeur inestimable et l'importance socio-ethnique, historique et civilisationnelle ne sont pas toujours perçues ou bien cernées par le commun des mortels.C'est là, justement, qu'interviennent les défenseurs du patrimoine qui ont également une mission pédagogique à mener, surtout dans les pays où la culture n'est vécue que dans son expression festive, comme c'est le cas en Algérie. Certes, on a une loi qui protège admirablement le patrimoine depuis près de 20 ans, même si tous les décrets d'application ont mis du temps pour arriver, des responsables, à tous les niveaux, compétents, volontaires et engagés dans la défense des biens patrimoniaux ainsi qu'un soutien de l'Etat. Pour autant, lesvestiges, et plus encore le patrimoine immatériel, sont toujours en sursis pouvant à tout moment être victimes d'attaques et de dégradations. Il est vrai qu'une loi n'est rien de plus qu'un texte dont la traduction en faits et actes ne dépend pas uniquement des responsables, aussi motivés soient-ils. Il suffirait d'un maillon faible dans la chaîne pour qu'un trésor soit complètement perdu. On l'a vu avec le Bastion 23 à Alger, le tombeau de Massinissa à Constantine ou Santa Cruz à Oran où les entrepreneurs auxquels on a confié leur restauration, ont fait n'importe quoi, utilisant des matériaux inadéquats et détruisant des pans à préserver. Il y a bien un responsable, au moins, qui a signé le document accordant le marché à ces entreprises. Qui est-il ' Lui a-t-on demandé des comptes ' Il faut d'abord faire sauter tous les maillons faibles pour que la chaîne de responsabilités soit performante et produise les résultats qu'on attend d'elle, aussi bien en termes de réhabilitation, restauration et promotion du patrimoine que son exploitation scientifique et économique. Une telle organisation ne peut qu'attirer vers elle les associations engagées dans la défense du patrimoine, car, dans sa démarche, elle s'appuiera forcément sur tous les acteurs et impliquera tous les secteurs qui deviendront ainsi partenaires dans cette noble mission qui est la préservation de notre patrimoine, notre identité.H. G.


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