Algérie

Le juste milieu



A l'instar des autres peuples du monde, les Algériens suivent de très près l'évolution de la crise financière internationale avec la hantise sous-jacente qu'elle entraîne des répercussions sur leur vie quotidienne. Ce qui est tout à fait normal lorsqu'on observe les incidences de cette crise sur les Etats-Unis et l'Europe. L'inquiétude que peuvent nourrir nos concitoyens n'est pas virtuelle ou mimétique car ils se demandent comment notre pays échapperait à la crise alors que des systèmes aussi puissamment établis que ceux des Etats-Unis et de l'Europe ont été atteints de plein fouet. De ce point de vue, les autorités compétentes, notamment le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, ont apporté l'assurance que l'Algérie n'est pas touchée par la crise.Ce serait faire preuve de pessimisme outré que de ne pas prendre acte de telles assurances qui valent au moins pour aujourd'hui puisque l'Algérie est dans un climat d'aisance financière. Il est logique, pour les dirigeants, d'affirmer que tout va bien. Mais gouverner, c'est prévoir et, sans tomber dans le catastrophisme, il n'est pas possible d'abstraire l'Algérie du contexte de cette mondialisation désormais mise à mal par une récession entraînante puisque les économies sont interdépendantes, à moins de vivre sur une île déserte. Ce n'est évidemment pas le cas de l'Algérie qui entretient des partenariats rapprochés avec l'Europe et les Etats-Unis.Qu'en sera-t-il de ces relations dans l'hypothèse où la crise financière se doublerait d'une flambée des prix des produits alimentaires dont l'Algérie est très grandement importatrice ' Les effets d'une telle crise ne peuvent être jugulés que s'ils n'entraînent pas une atteinte frontale, dans les mois à venir, une baisse de la valeur du dollar et de la demande énergétique. Une telle perspective fait déjà partie des questionnements qui traversent les débats publics en Europe et aux Etats-Unis. Dans une conjoncture qui peut s'avérer dramatique, il ne s'agit pas de succomber à l'alarmisme ni d'afficher un optimisme lénifiant mais de sacrifier à la pédagogie de la vérité sur une question qui n'est pas seulement l'affaire d'experts et de décideurs qui en discutent à huis clos.Au delà des communiqués officiels qui ne coûtent que l'encre pour les écrire, les citoyens ordinaires, au regard de ce qui se passe en Europe et aux Etats-Unis dans le sillon d'une crise financière ravageuse, comprennent que cela n'arrive pas qu'aux autres, à plus forte raison lorsque ceux-là sont les maîtres du monde. Cette crise financière internationale ne peut pas être exorcisée avec des mots et des bons sentiments. Dans de telles conditions, il n'est possible de se prévaloir du meilleur que si l'on se donne les moyens de se prémunir du pire.
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