Algérie

Le gouvernement Benkirane sous contrôle de Mohamed VI Après la victoire du PJD aux élections législatives anticipées


Le roi Mohamed VI a nommé, mardi soir, le premier gouvernement islamiste de la monarchie marocaine, un mois et demi après la victoire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), islamiste modéré, aux élections législatives anticipées. Des tractations difficiles qui ont permis à M. Abdallah Benkirane d´arracher 12 postes ministériels sur la trentaine que compte son gouvernement.
Pour pouvoir gouverner, faute d´une majorité absolue au Parlement national, M. Benkirane a dû recourir à une coalition avec d´autres parties, dont l´Istiqlal.
En vertu des pouvoirs que lui confère la nouvelle Constitution qu´il a fait adopter le 1er juillet 2011 par référendum populaire, le roi a nommé directement des hommes du palais royal à la tête du ministère des Affaires religieuses, lui-même étant Commandeur des
Croyants, du Secrétariat général du gouvernement et de la Défense. Cependant, c´est la première fois que des «personnalités politiques» hors cercle royal sont nommées à la tête de ministères-clés. Il s´agit du ministre des Affaires étrangères, Saad Eddine el Othmane, de la Justice, Mustapha Ramid, un adversaire déclaré de la monarchie, et de l´Intérieur qui sera dirigé par un «berbériste», Mohand Laenser.
La liste de la nouvelle équipe gouvernementale a été «retouchée» par le souverain alaouite qui entend maintenir son contrôle sur les postes-clés du gouvernement islamiste du PJD. Le roi Mohamed VI a ainsi désigné des hommes du palais royal en qualité de Vice-ministre des AE, de l´Intérieur ou de la Justice.
Youssef Amrani, ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, connu pour avoir les faveurs du roi Mohamed VI qui l´a placé il y a six mois à peine au SG de l´Union pour la Méditerranée (UPM) dont le siège est à Barcelone, a été rappelé pour les fonctions importantes de Vice-ministre des AE. Il sera l´'il du roi sur la diplomatie marocaine.
En juillet 2010, en pleine crise de Perejil, la ministre espagnole des Affaires étrangères, Ana Palacio, avait confié à des journalistes que son homologue de l´époque, Mohamed Benaissa, gardait le profil bas lors des discussions bilatérales, laissant la parole au MAE-adjoint, Taieb Fassi Fihri, ami personnel de Mohamed VI devenu depuis ministre des Affaires étrangères. C´est cette méthode de contrôle gouvernemental que le palais royal a retenue pour placer Cherki Draiss, ex- gouverneur d´Al Ayoune, capitale du Sahara occidental occupé, comme Vice-ministre de l´Intérieur.
Satisfaction prudente en Europe
La nomination de M.Amrani semble avoir rassuré Madrid qui, à l´instar des autres capitales européennes, ne voit pas d´un bon 'il l´arrivée des islamistes au pouvoir dans ce pays avec lequel l´Espagne a de gros différends.
M. Amrani est un spécialiste des questions européennes, du dossier Espagne en particulier, pays où il avait été en poste de longues années. Sitôt la composition du gouvernement marocain connue, le Président Mariano Rajoy a eu, à sa demande, une conversation téléphonique avec le roi Mohamed VI.
Cette initiative semble être destinée à rassurer le monarque marocain sur la place que devront occuper à l´avenir les relations entre leurs deux pays. A la différence de M.Zapatero, son prédécesseur socialiste, le président Rajoy privilégie les relations avec les pays de l´Union européenne et ne prévoit donc pas de se rendre en priorité au Maroc, mais à Berlin et Bruxelles, un choix que Rabat n´apprécie pas.
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