Algérie - A la une


Le fiasco...
Des milliards de dollars ensevelis dans l'asphalte, des dizaines de tronçons sitôt faits sitôt à refaire et des épisodes de malversations et de pots-de-vin à n'en plus finir. Projet pharaonique censé être structurant tant pour le développement de l'économie nationale que pour l'ébauche d'une politique d'aménagement du territoire, l'autoroute Est-Ouest, faut-il hélas l'admettre, révèle aujourd'hui, à elle seule, toute l'ampleur du fiasco de la politique économique en vigueur depuis plus d'une décennie.Plus de dix ans de «pétrole cher» et de sordides partitions de rente pour se retrouver, au final, encore sous la menace d'un retour à l'endettement, voire à de sévères cures d'ajustement et d'austérité. Nous n'y sommes certes pas encore. Mais le fait est que, comme au temps de la crise de la dette des années 1990, le salut économique de l'Algérie semble ne tenir, encore aujourd'hui, qu'au seul espoir d'un hypothétique redressement des cours pétroliers.Depuis juin dernier, rappelle-t-on, le baril, dont dépendent et la survie de l'économie nationale et le maintien d'une certaine cohésion sociale, a perdu près de 60% de sa valeur. A peine quelques mois plus tard, les principaux indicateurs économiques du pays commencent à virer bougrement au rouge.En 2014, annoncent ainsi les premiers constats de la Banque d'Algérie, la balance des paiements ? sorte de baromètre des échanges financiers du pays avec le reste du monde ? affiche ses premiers déficits depuis près de quinze ans. Aussitôt, les réserves officielles de change ? gages de solvabilité extérieure du pays, de son pouvoir d'achat à l'international, mais aussi de l'équilibre de la parité de sa monnaie ? entament une dangereuse tendance à la baisse. Déjà quelque 15 milliards de dollars de perdus sur ces fameux avoirs en devises, placés ailleurs contre quelques menus intérêts.Au plan interne, l'équilibre du budget de l'Etat est également officiellement rompu. Même en comptant avec les avoirs restants du Fonds de régulation des recettes. L'Algérie, déficitaire et soumise aux contraintes du FMI dans les années 1990, devenue un temps «excédentaire» et créancière du même Fonds, redevient aujourd'hui à nouveau déficitaire, non sans avoir, entre temps, brûlé la chandelle par les deux bouts. N'ayant pas canalisé sa précaire rente pétrolière vers l'investissement productif, le pays est désormais condamné à renouer, tôt au tard, avec les politiques de rigueur et d'austérité.Et entre les besoins politiques d'une cohésion sociale nourrie essentiellement de subventions et ceux d'une croissance alimentée, elle, surtout par l'investissement public, les arbitrages budgétaires, qui ne tarderont sans doute pas à s'imposer, risquent d'être diablement douloureux à plus d'un égard.Ainsi, prier un jour à la Grande Mosquée d'Alger ou rouler enfin en toute sécurité sur l'autoroute Est-Ouest, il serait peut-être déjà temps de choisir.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)