Le feuilleton des glissements continue à Oran

Trois zones hautement menacées La wilaya d’Oran vit depuis quelques temps au rythme des glissements de terrains qui surviennent de manière récurrente dans plusieurs zones de la ville. Les craintes de voir d’autres glissements, importants ou moins importants survenir, persistent, notamment, en l’absence d’une étude sérieuse sur les véritables facteurs à l’origine de cette épineuse problématique, qui heureusement, n’a fait à l’heure actuelle que des dégâts matériels. Les responsables du secteur et à l’issue de chaque glissement, engagent des travaux de réhabilitation superficielle qui ne traitent pas le problème à la source. Seul le tronçon reliant la corniche oranaise à la ville d’Oran, a bénéficié d’une vraie opération de confortement des Falaises et ce, après une série de glissements engendrés par les grands éboulements de terres qui constituaient un vrai danger pour les automobilistes empruntant cette voie, que ce soit en hiver ou en été, pendant la saison estivale. Dans un souci de nous éclairer sur cette problématique et comprendre ses tenants et ses aboutissants à Oran, nous avons contacté un spécialiste. Selon notre interlocuteur, ce qui s’est passé à Oran, ce ne sont pas des glissements de terrains mais des fissures de sol, ce qui représente deux choses totalement différentes, a-t-il dit, avant d’ajouter, que les facteurs à l’origine des fissures sont souvent connus, par conséquent, nous pouvons les éviter. L’exemple des fissures survenues au niveau de la rue des «Sœurs Benslimane» près du siège de la direction régionale de la Sonelgaz, dues, selon ce spécialiste, à la vétusté du sous-sol provoquée par les infiltrations importantes des eaux usées du réseau d’ovoïde dont l’existence remonterait à l’époque coloniale soit, plus de 80 ans. La même situation s’est reproduite tout récemment à la place Roux où la pression de l’eau face à la vétusté de la canalisation du réseau d’AEP a fait exploser le terrain. Une explosion dont les travaux de réhabilitation ont nécessité une coupure dans l’alimentation en eau potable touchant toutes les zones avoisinantes. La route qui mène au port d’Oran avait subi, en début de juin dernier de grandes fissures qui n’avaient fait que des dégâts matériels. Selon les spécialistes en la matière deux sites à Oran sont connus pour leur prédisposition à subir des glissements et non pas des fissures, à savoir les «Genêts», du côté du tribunal d’Es Séddikia et la corniche oranaise. Ces deux lieux risquent de connaître des glissements à n’importe quel moment, vu la nature rocheuse de ces terrains. Justement et pour ce qui est de la nature géologique d’Oran, l’un des spécialistes en la matière, résident à l’étranger et ayant effectué des recherches sur trois catégories de sols de nature différente, donnera la classification suivante : La première catégorie comprendrait les deux parties sud-ouest et nord-est de la montagne de Santa Cruz, et également la montagne des lions. La deuxième catégorie, quant à elle, concernerait le site des Genêts dans la partie ouest d’Oran et enfin la troisième catégorie, elle, toucherait la zone d’Es Sénia, Es Sabkha. Ainsi, les explications, avancées par rapport à ce phénomène de glissements, donnent «Oued Rouina» qui traverse la ville d’Oran comme étant le premier facteur à l’origine de la vétusté du sol. Les spécialistes mettent toujours en garde les instances de la tutelle à Oran contre d’éventuels glissements, notamment, dans les sites indiqués précédemment, plus précisément la partie du front de mer. Ce qui nécessite une prise en charge urgente et sérieuse de cette problématique. B. Leila & S.A.