Algérie

Le dopage, une pratique qui n'est pas propre au bloc de l'Est La présence de techniciens et médecins russes en Algérie



Le dopage, une pratique qui n'est pas propre au bloc de l'Est                                    La présence de techniciens et médecins russes en Algérie
D'autres joueurs, comme Rabah Madjer, affirment ainsi qu'ils n'ont pris aucun produit dopant. Ce qui a alimenté cette polémique, ou ces soupçons, c'est le fait que durant cette période, il y avait beaucoup de techniciens du bloc dit de l'Est qui exerçaient en Algérie. Entamant une polémique de restructuration et de développement du sport en général et du football en particulier, les autorités algériennes avaient fait appel à des techniciens russes, allemands, yougoslaves et autres, qu'ils soient entraineurs, préparateurs physique ou médecins du sport, pour contribuer à l'essor du sport algérien. Ainsi, durant les années 80, deux entraîneurs étrangers ont pris en main la sélection nationale de football : Il s'agit du russe Guennadi Rogov et du yougoslave Zdravko Rajkov. Sous leur règne, il y avait un médecin russe du nom de Aleksander Sacha Tabarchouk qui officiait en sélection. Réagissant à cette polémique, ce dernier a affirmé qu'il n'a donné aucun produit dopant aux joueurs. «C'étaient des vitamines françaises, il y en avait beaucoup en Algérie, c'étaient des vitamines, c'est tout. Dans le monde entier, les sportifs utilisent les vitamines», a-t-il déclaré au site Internet sportif «DZfoot». Et c'est la présence de ces spécialistes en Algérie, étant donné qu'ils viennent de pays où il y avait des soupçons de pratiques généralisées du dopage dans le sport, qui a amené nos sportifs à faire de telles déclarations. En effet, pour en revenir au développement de ce phénomène, il faut dire que ce sont les pays du bloc de l'Est qui avaient la réputation de s'a- donner à ce genre de pratiques. Le conflit Est ' Ouest a poussé, à partir des années 60, certains pays comme l'Allemagne de l'Est, l'Union soviétique ou la Yougoslavie, par exemple, à développer certains produits qui aideraient les sportifs à redoubler d'efforts ou à récupérer plus vite. Etant donné qu'à l'époque, les contrôles anti-dopage n'étaient pas systématiques ' il ne pouvaient l'être, d'ailleurs, puisque ce créneau ne s'était pas développé encore ' plusieurs sportifs ont décroché des médailles olympiques en se dopant. Certaines affaires ont même été révélées plusieurs années après. Mais est- ce que réellement, ce sont les pays du bloc de l'Est qui ont utilisé d'une manière généralisée, le dopage ' Ce n'est pas évident. Ce qui est reproché à ces pays c'est le fait qu'il y ait des doutes quant à l'implication des autorités dans cette démarche, comme ce fut le cas en RDA. En d'autres termes, ce sont les pouvoirs publics qui ont mis au point un programme de dopage afin de porter leurs athlètes sur le podium et s'imposer ainsi face à l'adversaire «capitaliste». Seulement, si l'on suit de près les sanctions liées à la lutte anti-dopage qui s'est imposée à partir des années 90, on voit bien qu'il n'y a aucune différence sur ce plan entre les pays anciennement communistes et ceux appartenant au bloc de l'Ouest. D'ailleurs, s'il y a bien un pays qui a un nombre élevé d'athlètes pris en flagrant délit de dopage, c'est l'Amérique. Le premier cas le plus retentissant est celui du champion olympique du 100 m, le Canadien Ben Johnson qui, après enquête, a été disqualifié. Et en 2007, le CIO a retiré les médailles remportées par Marion Jones aux jeux de 2000 après que cette dernière eût avoué qu'elle s'était dopée. Même si les statistiques dans ce genre d'affaires ne sont pas disponibles, il s'avère néanmoins, selon certaines études, que «entre 1 à 5% des adolescents américains ont pris occasionnellement des stéroïdes dans un but de dopage». Par ailleurs, «ces chiffres peuvent dépasser 10% dans certains types de population comme les utilisateurs de salles de sports allemands». Pour dire que la pratique du dopage a été signalée un peu partout dans le monde. Et ce n'est pas parce qu'il y avait un russe et un yougoslave en Algérie que les sportifs algériens étaient dopés. Maintenant, quant à ces accusations, seule une enquête sérieuse peut établir la vérité. Une vérité qui doit, en l'honneur de ces joueurs qui ont beaucoup donné au pays, être menée avec la plus grande vigueur.
A. A.
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