Algérie

Le Danemark déconseille l'Algérie à ses ressortissants


Au Danemark, c'est vraiment le délire ! Après avoir fermé les yeux, sinon cautionné, au nom de la démocratie, sur des caricatures de journaux locaux offensantes contre les musulmans, les autorités danoises viennent de s'illustrer, et de manière très singulière, en matière de lutte contre le terrorisme. Elles conseillent, sur avis des services de renseignements dirigés par Jacob Scharf, à leurs ressortissants, d'éviter la destination Algérie, et de ne pas se déplacer, pour le cas des danois résidant en Algérie, à l'intérieur du territoire. En fait, les services du renseignement danois (PET) estiment que les menaces terroristes contre les intérêts danois au Danemark et à l'étranger se sont encore accrues après la reproduction de caricatures du Prophète (QSSSL) en février dans la presse danoise. «Il y a des indications qui montrent que le Danemark fait l'objet d'une attention accrue», écrit le PET, dans sa dernière analyse, affirmant que «des leaders extrémistes à l'étranger souhaitent commettre des actions terroristes contre le Danemark ainsi que contre les Danois et les intérêts danois à l'étranger». Le service des renseignements danois, partant de ce principe, estime qu' «il s'agit notamment d'intérêts danois dans des régions où des groupes, liés à Al-Qaïda, sont actifs, particulièrement dans des pays en Afrique du Nord, au Proche et Moyen-Orient ainsi qu'au Pakistan et en Afghanistan ». Mais là où les autorités danoises « pètent les plombs » et montrent qu'elles ont vraiment dérogé à la bienséance diplomatique et le respect des Nations, c'est lorsqu'elles conseillent à leurs ressortissants d'éviter d'aller en Algérie, un pays cité nommément, alors qu'elles se sont abstenues de citer d'autres pays. Le ministère des Affaires étrangères a ainsi souligné qu'il allait réexaminer ses conseils aux voyageurs vers certains pays, recommandant à ses ressortissants d'éviter tout voyage non nécessaire vers Alger et de ne pas se rendre dans le reste de l'Algérie. Les autorités danoises, ont-elles vraiment peur ? Et d'abord, pourquoi ces pays qui se proclament démocrates laissent faire leur presse quand elle diffame et insulte des peuples et des Nations ? En réalité, la réaction des autorités danoises, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, est qu'elles ne se rendent pas compte qu'elles font un mal terrible à des pays qui ont souffert et souffrent des effets du terrorisme. Que vaut une note d'un ministère des Affaires étrangères danois à l'écart des grandes questions européennes de l'heure, et apparemment mal informé, sinon désinformé par ses propres services de renseignements sur la réalité des choses en Algérie ? Ou est-on amené à penser que ce pays a vraiment quelque chose à se reprocher vis-à-vis des pays arabes et musulmans, vis-à-vis de plus de deux milliards de musulmans qui, pourtant, sont la cible de quelques caricaturistes danois en mal de sensations ? Par ailleurs, et toujours dans cette logique de lutte contre le terrorisme, le Danemark a décidé, jeudi dernier, de mettre sur pied une commission gouvernementale pour revoir le système d'expulsions sans jugement de terroristes présumés, adopté après les attentats de septembre 2001 contre les Etats-Unis, selon le ministre de la Justice. Au Danemark, comme dans beaucoup de pays occidentaux, c'est le grand retour de la phobie contre l'Arabe, le musulman, que des journaux en mal de sensations caricaturent à l'extrême, jusqu'à toucher dangereusement aux principes religieux des pays et des peuples musulmans. Le délit de faciès fait également son retour dans des pays comme le Danemark où la presse locale, soutenue par les intérêts anti-arabes et anti-palestiniens, agite à tous vents l'épouvantail du terrorisme post-11 septembre 2001. Et, surtout, cette inquiétante propension des pays européens et que confirme le cas danois, à tout mettre sur le dos des pays arabes lorsqu'une bombe éclate à Malibu, ou lorsqu'un chien orphelin se fait écraser par un éléphant à Tokyo. Le fait est que la difficile situation sécuritaire qu'avait vécue l'Algérie, ses efforts pour retrouver paix et quiétude, restent pour le moins oubliés ou occultés par des pays qui se targuent d'avoir « des services de renseignements » efficaces. Copenhague devrait, dans le cas de l'Algérie, revoir ses analyses, et vite. Sinon, tout ce qui viendra de ce pays ne sera pas crédible politiquement, économiquement et culturellement.


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