Algérie

Le complexe sidérurgique ArcelorMittal risque de déposer son bilan Annaba : le plan d'investissement sérieusement compromis par la BEA



Le complexe sidérurgique ArcelorMittal risque de déposer son bilan                                    Annaba : le plan d'investissement sérieusement compromis par la BEA
Photo : Riad
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani

Le plan d'investissement du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar est menacé et risque d'avorter pour aboutir dans les tout prochains jours à un dépôt de bilan. C'est ce qui ressort d'un document diffusé hier par le syndicat du complexe qui déplore cette situation tout en déclarant qu'il entreprendrait, si besoin est, des actions extrêmes pour préserver les milliers de postes d'emploi. Ce plan bute sur une exigence de la BEA, partenaire du financement de ce plan, qui consiste en l'hypothèque du terrain sur lequel est implanté le complexe sidérurgique qui représente pour elle une garantie supplémentaire. Les discussions qui avaient été entamées en mars 2011 et avaient plus ou moins avancé devaient aboutir à la signature d'un accord définitif prévu le 8 janvier 2012, accord par lequel la BEA s'était engagée à financer le plan d'investissement. «Mais ces derniers jours, cet établissement bancaire a sorti de ses tiroirs une nouvelle condition, nous a déclaré, hier, M. Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat d'entreprise ArcelorMittal, une condition impossible à remplir dans la mesure où le terrain en question appartient à Sider et non à ArcelorMittal.»Le montant global du crédit que devait octroyer la banque est de 46 milliards de dinars destinés au renouvellement des installations, des équipements et au développement du complexe ; cela permettra d'augmenter la production, d'obtenir un meilleur rendement, d'être encore plus compétitif, de créer de nouveaux postes d'emploi dans une région qui en a grand besoin et surtout de réduire la facture des importations de produits sidérurgiques estimée à près de 10 milliards de dollars.«C'est une exigence qui n'a pas de sens, à moins qu'il n'y ait quelque ambition politique derrière ce refus et que l'on veuille créer des troubles, commente le secrétaire général, car comment expliquer que le nantissement des installations et des équipements (même celles à venir), dont la valeur est quatre fois supérieure au montant du financement par la BEA, soit refusé et que l'on exige des garanties supplémentaires impossibles à satisfaire ' Il y a de quoi s'interroger sur les objectifs inavoués de ce refus.»Le document, dont la Tribune détient une copie, conclut par des décisions prises par le conseil syndical élargi, des décisions dont les actions peuvent s'étendre jusqu'à Alger. Ainsi, dans un premier temps, il est convenu que le 19 du mois courant une journée de protestation et un sit-in des travailleurs et des représentants syndicaux sont prévus devant le siège de Sider à Chaïba (Sidi Amar) ; un déplacement de la protestation sur Alger pour un sit-in les 24 et 25 janvier. Après cela, et si rien n'est fait pour régler ce problème, une grève illimitée sera entamée et des marches de protestation seront organisées en dehors du complexe sidérurgique.Dans cette affaire qui risque d'être le point de départ d'une contestation qui s'étendra à d'autres secteurs au vu de l'importance du complexe sidérurgique dans la région de Annaba, ce qui est surprenant, c'est que Sider, propriétaire du terrain en question et détenteur de 30% du capital d'ArcelorMittal Annaba, ne s'est pas inquiété outre mesure alors qu'il y a péril en la demeure.
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