
Dans un pays riche de strates culturelles millénaires, où les héritages berbère, romain, byzantin et islamique se superposent, le Collectif ALTAVA émerge comme une initiative novatrice dédiée à la préservation et à la valorisation du patrimoine algérien. Fondé par un groupe pluridisciplinaire de chercheurs et de spécialistes, ce collectif allie science, engagement citoyen et technologie pour redonner vie aux trésors oubliés de l’Algérie. Cet article explore les missions, les activités et l’impact du Collectif ALTAVA, dont le nom s’inspire de l’ancienne ville romaine d’Altava, symbole d’un carrefour culturel aujourd’hui méconnu.
Le Collectif ALTAVA réunit des experts en archéologie, anthropologie, géologie, architecture, archivistique, photographie, histoire et patrimoine. Leur objectif commun est clair : documenter, protéger et valoriser les richesses culturelles et naturelles de l’Algérie. Contrairement à une approche purement académique, ALTAVA privilégie l’action sur le terrain, en collaboration avec les communautés locales, les institutions et les étudiants. Cette démarche participative vise à créer un savoir vivant, ancré dans les réalités locales et accessible à tous.
Le choix du nom "ALTAVA" n’est pas anodin. Cette ancienne cité de l’ouest algérien, aujourd’hui un village discret à Ouled Mimoun, incarne les strates historiques qui ont façonné le pays. En adoptant ce nom, le collectif exprime sa volonté de raviver la mémoire des héritages oubliés à travers l’étude, la transmission et l’action collective.
Le Collectif ALTAVA se distingue par la diversité de ses initiatives, qui combinent technologies modernes et savoir-faire traditionnels. Voici un aperçu de ses principaux axes d’action :
Grâce à des outils comme les drones et le logiciel Agisoft Metashape, ALTAVA réalise des relevés photogrammétriques précis pour créer des modèles 3D de sites archéologiques, d’édifices ou d’objets patrimoniaux. Ces reconstitutions servent à la recherche, à la restauration, à la muséographie ou à la valorisation touristique. Les modèles permettent également de documenter l’état de conservation des sites au fil du temps et de créer des visites virtuelles immersives pour le public.
Avec plus de 500 000 images collectées sur le terrain, la photothèque d’ALTAVA constitue une archive visuelle unique. Couvrant l’architecture vernaculaire, les ruines antiques, l’artisanat, les rites, les paysages et les archives iconographiques, cette collection est classée par régions, périodes et typologies. Accessible via une plateforme avec moteur de recherche, elle est destinée à la recherche académique, à l’édition et à la muséographie, tout en contribuant à sauvegarder un patrimoine souvent non répertorié.
ALTAVA soutient les chercheurs, étudiants et institutions en proposant des services d’aide à la rédaction, de relecture critique, de traduction spécialisée (français, arabe, anglais) et de conseil pour publications ou bourses. Ce soutien méthodologique renforce la qualité des travaux scientifiques sur le patrimoine algérien et facilite l’accès aux revues et colloques internationaux.
Le collectif numérise et classe des documents rares, tels que des rapports de fouilles, des manuscrits, des cartes topographiques et des plans architecturaux. Un projet ambitieux de base cartographique retrace l’évolution de l’Algérie à travers les époques (coloniale et post-indépendance). Ces archives, consultables sur site ou en ligne, sont un outil précieux pour les chercheurs et les institutions.
ALTAVA propose une veille scientifique et professionnelle, partageant des annonces de bourses, d’appels à communication et de colloques. Des outils pratiques, comme des modèles de dossiers de financement ou des référentiels méthodologiques, sont également mis à disposition pour accompagner les porteurs de projets.
Pour rapprocher la science du grand public, ALTAVA conçoit des cartes archéologiques, des outils pédagogiques, des expositions et des ateliers de sensibilisation. Ces initiatives, souvent réalisées en partenariat avec des écoles, des musées ou des collectivités, visent à transmettre le patrimoine de manière accessible et engageante.
Le Collectif ALTAVA travaille en étroite collaboration avec des universités, des laboratoires, des associations culturelles et des organismes publics ou privés. Ces partenariats permettent de mener des projets de terrain (inventaires, fouilles, campagnes photographiques), de développer des supports éducatifs et de mobiliser des financements conjoints. En impliquant les communautés locales et les artisans, ALTAVA valorise les savoir-faire traditionnels et renforce le lien entre science et société.
Ouvert à tous les acteurs sensibles au patrimoine — universités, associations, collectivités, professionnels ou passionnés —, ALTAVA invite à la collaboration. Que ce soit pour participer à un projet, proposer une initiative ou accéder à ses ressources (photothèque, archives), le collectif est joignable via son site www.altava.org ou par e-mail. Cette démarche inclusive fait d’ALTAVA un véritable moteur de conscience patrimoniale en Algérie.
En combinant rigueur scientifique, innovation technologique et engagement citoyen, le Collectif ALTAVA joue un rôle clé dans la sauvegarde du patrimoine algérien. Face aux menaces qui pèsent sur les sites archéologiques, les archives et les traditions orales, ses initiatives offrent une réponse concrète pour préserver et transmettre cet héritage. À long terme, ALTAVA ambitionne de devenir une référence incontournable, non seulement en Algérie, mais aussi à l’échelle internationale, pour l’étude et la valorisation des patrimoines oubliés.
Le Collectif ALTAVA incarne une vision moderne et participative de la préservation du patrimoine. En s’appuyant sur des outils comme la photogrammétrie, les archives numériques et la médiation culturelle, il redonne vie à l’histoire riche et complexe de l’Algérie. Pour les chercheurs, les étudiants ou les citoyens souhaitant contribuer à cette mission, ALTAVA offre une plateforme dynamique et collaborative. Visitez www.altava.org pour découvrir leurs projets et rejoindre cette aventure au service de la mémoire collective.
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Hichem BEKHTI