Algérie

Le ciment se fait désirer



Ce sont surtout les petits détaillants ou les particuliers qui bâtissent leur maison ou réparent un mur, qui sont pénalisés par une pénurie latente du ciment. Ce matériau, qui manque sur le marché de Constantine, est actuellement vendu à 450 dinars au marché noir alors que son prix réel au détail chez les distributeurs agréés de l'ERCE est de 290 dinars le sac. C'est du moins ce qu'affirment plusieurs commerçants de matériaux de construction, que nous avons rencontrés. Ils disent que toutes leurs tentatives pour se faire servir ont échoué: «On refuse de nous servir, disent-ils, et à ce rythme, nos risquons de fermer boutique, le ciment étant la marchandise la plus demandée et nous en manquons. Nous nous présentons tous les dix jours pour passer commande à l'usine de Hamma Bouziane, mais on refuse de nous servir. Un responsable de cette entreprise, questionné, déclare que pas moins de 08 succursales existent à travers la wilaya et c'est à elles qu'il faut s'adresser. Ici, ce sont les entreprises de construction et les autoconstructeurs titulaires d'une carte client qui sont servis. Selon les indications de ce responsable, une priorité absolue est donnée aux entreprises chargées des gros chantiers en cours dans la wilaya. Il faut alimenter régulièrement le chantier de l'autoroute, le méga projet de la nouvelle ville universitaire de Ali Mendjeli, les centaines de logements en cet endroit ou ailleurs. L'usine travaille non-stop pour satisfaire au mieux ces projets. Ce qui explique un tant soit peu la tension qui existe sur ce produit. La question relative à cette spéculation a été également évoquée à la direction du Commerce de la wilaya. La première réponse donnée par le chargé de la répression des fraudes est l'absence de toute réclamation de la part de ces commerçants, quant à une éventuelle discrimination de la part de l'entreprise des ciments. D'autre part, notre interlocuteur a précisé que les ciments et ronds à béton sont sous haute surveillance de la part de brigades de contrôle, qui sillonnent la wilaya, ceci pour les mêmes motifs donnés par l'ERCE, à savoir priorité totale aux grands projets et éviter les spéculations. «Les prix sont libres. Il n'est donc pas possible de les contrôler, ceci jusqu'à l'attente de l'application des prix plafonds décidés par le gouvernement que nous appliquerons dès leur parution. Ce qui ne tardera d'ailleurs pas puisque le ministère du Commerce, dans une récente déclaration faite en marge d'une séance à l'APN, a donné le montant des marges bénéficiaires pour les grossistes et les détaillants, respectivement fixées à 40 et 60 dinars. Toujours est-il, ajoute notre interlocuteur, que «pour lutter efficacement contre la spéculation dans les matériaux de Construction, notre direction a demandé et obtenu la liste de toutes les entreprises, sociétés, autoconstructeurs ou commerçants. Grâce à celle-ci, nous avons effectué une soixantaine d'interventions dans le domaine de la qualité et de la pratique commerciale. Une trentaine d'infractions pour défaut de facturation ont été relevées. Des dossiers pour présentation à la justice ont été constitués pour 26 d'entre elles.» D'autre part, la direction du Contrôle est en contact régulier avec les maîtres d'ouvrages afin de suivre et localiser les destinations et l'utilisation de ces produits sensibles pour justement lutter contre les fraudes ou les déviations.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)