Algérie

Le café où tout se négocie


Le café où tout se négocie
Repère - C'est à quelques mètres du théâtre Kateb-Yacine que se trouve le café où se rencontrent les divers groupes folkloriques de la wilaya de Tizi Ouzou.
C'est le lieu où se vont les citoyens en quête de ces troupes pour animer leurs fêtes et la présence des idheballen ne se limite pas à la période de l'été.
Le café est connu de tous et enregistre une affluence particulière en cette période. Et ce sont plutôt les Algériens établis à l'étranger qui y viennent afin de prendre rendez-vous avec une troupe folklorique pour célébrer leur fête.
«La plupart des citoyens qui viennent tentent de réserver une troupe avant au moins trois semaines avant la fête car ils savent pertinemment qu'il est difficile, ou plutôt impossible, de trouver un groupe libre immédiatement. Et lorsqu'ils ne trouvent pas de troupes présentes ici, ces citoyens me demandent les numéros de téléphone des idheballen», affirme Hakim, serveur dans ce café.
La matinée, on y trouve quelques troupes. Mais cela ne veut nullement dire qu'elles sont libres. «La matinée, nous sommes là pour recevoir des gens et organiser notre travail en fonction du temps libre dont nous disposons. Il y a des citoyens qui nous demandent d'aller animer leurs fêtes dans une semaine et cela est impossible pour nous car nous avons déjà des engagements avec d'autres personnes.
Certains insistent et là nous nous retrouvons contraints de leur montrer notre registre de rendez-vous», témoigne Rabah, membre d'un groupe d'idheballen de la région de Makouda. Notre interlocuteur, étant l'élément le plus âgé de la troupe, est chargé par ses amis de veiller à l'organisation et à la planification du travail.
«C'est moi qui négocie avec les clients concernant la date, le paiement et les conditions de travail. Les autres éléments sont jeunes et ont un tempérament un peu nerveux et c'est pour cela qu'ils préfèrent rester chez eux, jusqu'à ce que je les appelle pour venir animer une fête», précise notre interlocuteur, qui dit fréquenter ce café depuis plus de vingt ans. Avec la demande très élevée sur ces animateurs de fêtes, certaines troupes n'ont pas le temps de charger un des membres de veiller à recueillir les commandes, car elles sont tout le temps en déplacement. Elles désignent alors une autre personne qui s'occupe de cette mission.
Ce sont généralement des jeunes habillés en tenues classiques qui s'assoient dans le café toute la journée dans l'attente d'éventuels «clients».
Ces jeunes reconnaissent vite les citoyens qui y viennent en quête de troupes folkloriques. Tenant un bloc-note où sont portés les rendez-vous déjà pris par la troupe, ils proposent à ces gens leurs services. «Vous cherchez idheballen ' Pour quelle date ' Je représente une troupe professionnelle qui a une longue expérience dans ce domaine.
Elle va faire de votre fête un événement inoubliable...». C'est par ces petites phrases que les jeunes «chargés de mission» entament leur discussion et ils parviennent à convaincre les citoyens. «Généralement, ceux qui préparent des mariages n'ont pas beaucoup de temps à consacrer à chercher les troupes folkloriques et acceptent facilement notre proposition. Moi, personnellement, je leur montre des vidéos des fêtes animées par la troupe que je représente pour les persuader. Ça marche très bien», se félicite Kamel, représentant d'une troupe de Tizi Ghennif (sud de Tizi Ouzou).


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