Le Bonjour du «Soir»

Par Maâmar FarahDans une succulente chronique comme il sait les mariner, notre ami Hamidechi Boubekeur vient de lever le voile sur un épisode peu connu de la guerre de Libération, dépoussiéré auparavant par notre éminent chercheur universitaire Abdelmadjid Merdaci. L'histoire de ces mèmes constantinois, rassemblés par l'administration coloniale française pour un voyage hautement symbolique à Paris, où ils doivent participer au traditionnel défilé du 14 Juillet 1958, est simplement bouleversante ; certains parmi eux, au moment de passer devant la tribune officielle, tirent de leurs poches le drapeau vert, blanc, rouge et l'agitent en scandant : «A bas l'Algérie française.»Inimaginable, cet épisode revisité par le doyen des journalistes algériens et un chercheur de renom, ne devrait pas en rester là ! Il interpelle historiens, universitaires, organisation des moudjahidine, associations diverses, journalistes, scénaristes, cinéastes, artistes, etc. afin qu'il ne moisisse pas dans les archives et puisse être connu de tous.Ce drapeau qui n'était pas toléré car symbolisant une Algérie différente de celle voulue par le pouvoir français de l'époque et qui est combattu aujourd'hui par la meute des Lepénistes et une partie de la droite BCBG, va finalement s'imposer là où la folie de quelques gosses venus du Rhumel l'avaient brandi, dans un geste insensé, périlleux mais aussi courageux et plein d'espoir. Le 14 juillet prochain, le drapeau national ne sera pas exhibé seulement en hommage aux «poilus» algériens. Il le sera aussi pour honorer la bravoure d'un groupe de potaches qui avaient osé ce qui était impensable...