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Le blogueur Khelladi Abdelmoundji reste en prison



La chambre d'accusation près la cour de Constantine, qui a examiné le recours introduit par les avocats du blogueur Khelladi Abdelmoundji contre la mise sous mandat de dépôt de ce dernier, a confirmé hier l'ordonnance du juge d'instruction du tribunal de la même juridiction portant détention préventive de l'accusé. Khelladi Abdelmoundji reste donc en prison en attente de son procès dont la date n'a toujours pas été fixée. Arrêté par des policiers en civil, le 4 octobre passé lors de la 33e marche populaire du vendredi à Constantine, le blogueur Khelladi Abdelmoundji a été placé, dès le dimanche suivant, sous mandat de dépôt par le juge d'instruction de la troisième chambre du tribunal de Constantine qui l'a inculpé de lourdes charges. En effet, il est poursuivi en vertu des articles 79 et 96 du code pénal pour atteinte à l'intégrité du territoire national et propagande nuisible à l'intérêt national. Son arrestation s'est faite presque en catimini, à un moment où le blogueur s'était quelque peu éloigné du cortège des manifestants, précisément à la rue Bouderbala (ex-Petit), une allée adjacente à l'avenue Abane-Ramdane sur l'itinéraire de la procession à laquelle il prenait part. D'ailleurs, Khelladi Abdelmoundji, qui était un assidu des marches du vendredi depuis le 22 février dernier, s'était distingué par ses publications sur les réseaux sociaux au point que son blog constituait une source d'information pour des chaînes étrangères. Ce sont aussi ces publications qui seraient à l'origine de son inculpation qui peut s'avérer lourde de conséquences puisqu'il encourt des peines d'emprisonnement de 1 à 10 ans. Et pour cause, l'article 79 du code pénal stipule que "quiconque a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l'intégrité du territoire national est puni d'un emprisonnement d'une durée d'un (1) à dix (10) ans et d'une amende de trois mille (3 000) DA à soixante-dix mille (70 000) DA" et peut, en outre, être privé de ses droits civiques. De même, l'article 96 du même code, qui pèse selon l'accusation sur Khelladi Abdelmoundji, souligne que "quiconque distribue, met en vente, expose au regard du public ou détient en vue de la distribution, de la vente ou de l'exposition, dans un but de propagande, des tracts, bulletins et papillons de nature à nuire à l'intérêt national est puni d'un emprisonnement de six (6) mois à trois (3) ans et d'une amende de trois mille six cents (3 600) DA à trente-six mille (36 000) DA. Lorsque les tracts, bulletins et papillons sont d'origine ou d'inspiration étrangère, l'emprisonnement peut être porté à cinq (5) ans". Le tribunal peut prononcer, en outre, dans les deux cas, la peine de l'interdiction des droits énoncés à l'article 14 du code pénal et l'interdiction de séjour.
Kamel Ghimouze
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