Algérie

Le bêtisier


Jamais de mémoire de contribuable je ne me rappelle d?une administration dont la gestion des dossiers fait montre d?un anachronisme aussi patent que criant. S?il est de bonne guerre de rappeler aux travailleurs affiliés à la Casnos le versement, avant le 1er mai, de leur cotisation annuelle à laquelle ils sont assujettis, sous peine de se voir pénalisés, l?on s?interroge en revanche sur les motifs qui poussent l?auguste Caisse à adresser ces derniers jours des avis sommant, tenez-vous bien, des personnes décédées depuis des lustres à s?acquitter de leur quote-part et à déclarer leurs revenus de l?exercice 2006-2007. C?est ce que nous apprennent nombre d?ayants droit qui se sont présentés à notre rédaction, munis du document adressé par l?antenne des non-salariés sise 6, avenue du 1er Novembre, où il n?est pas rare de voir, soit dit en passant, des cotisants faire le va-et-vient pour que le préposé « déniche » le dossier d?enregistrement. Le comble de l?absurde est que l?avis de paiement de la Casnos mentionne en clair que « le revenu est provisoirement arrêté à l?exercice 2005-2006 », alors que le cotisant n?est plus de ce monde depuis 15, voire 20 ans. Bien que l?administration fiscale ait été destinataire du certificat de décès, celle-ci ne juge pas utile d?aviser par correspondance la Casnos qui, en règle générale et comme le veut le bon sens, classe le dossier du décédé dans le registre des radiés. Les exemples sont légion, et chaque année la même bêtise est reconduite par la Caisse qui ne daigne pas accorder ses violons avec le fisc pour épargner ce type de tracasserie, voire d?ânerie, aux ayants droit qui, faut-il souligner, se voient astreints à arpenter les couloirs pour prouver une nouvelle fois que leurs parents ont quitté ce bas monde. Le cas d?espèce, parmi tant d?autres, est ce chauffeur de taxi, nonagénaire, tenu de répondre, sommes-nous tenus de dire, même outre-tombe ? Ainsi, il est signifié à nos morts qu?ils doivent se mettre à jour, et ce, chaque année, selon certains plaignants qui se disent outrés par une administration qui s?échine à cultiver l?énigme et dont les réponses des responsables restent aussi évasives qu?ineptes. Ceux-là mêmes dont la réplique ne manque pas d?emprunter à la forme simpliste : « Maqach li mayaghlatch !? » (Tout le monde peut se tromper). Une, deux, trois fois? mais 36 fois ! C?est trop !


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