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Le baril sur une pente glissante



Le baril sur une pente glissante
«Les exportations des hydrocarbures continuent à représenter l'essentiel des ventes»L'Algérie a enregistré un excédent commercial de 2,6 milliards de dollars pour les trois premiers mois de 2014 contre 3,36 milliards de dollars pour la même période en 2013.Le premier coup de semonce a retenti. Le prochain gouvernement ne sera pas convié à une partie de plaisir. Il faudra très certainement jouer serré pour concrétiser les nombreuses promesses qui ont accompagné la campagne électorale menée tambour battant par Abdelmalek Sellal. La problématique de la dépendance de l'économie nationale par rapport à ses exportations en hydrocarbures, a refait surface au lendemain du scrutin du 17 avril. Un débat qui n'a pas tenu toute la place qui lui revient, durant une campagne électorale sans concessions où les questions économiques ont à peine été effleurées. Les statistiques interviennent, encore une fois, pour nous remettre les pieds sur terre. Ecoutons: «L'Algérie a enregistré un excédent commercial de 2,6 milliards de dollars, au premier trimestre 2014 contre 3,36 mds USD à la même période en 2013,» nous indiquent les chiffres révélés, hier, par les Douanes algériennes. «Les exportations des hydrocarbures qui continuent à représenter l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger avec 95,59% du volume global des exportations algériennes, sont estimées à 15,70 mds USD durant le 1er trimestre 2014 contre 16,85 mds USD à la même période de l'année précédente, en baisse de 6,81%», a souligné le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes.«Les exportations ont atteint 16,43 mds USD durant le 1er trimestre 2014 contre 17,48 mds USD, à la même période en 2013, en baisse de 6,02%, due essentiellement à un recul de 6,8% des exportations des hydrocarbures» ont expliqué les services du Cnis. Seule maigre consolation: «Les importations algériennes ont également reculé de 2,03% pour totaliser 13,83 mds USD, contre près de 14,12 mds USD durant la même période de comparaison», a noté la même source. L'Algérie n'est certes pas encore dans le rouge. Mais si la conjoncture actuelle persiste, elle ne tardera pas à y franchir la ligne.Il est important de rappeler que la lente, mais irrésistible régression des recettes en devises enregistrées grâce aux ventes de pétrole et de gaz qui a débuté depuis plus d'une année n'a pas réussi à être enrayée.«Les hydrocarbures... ont constitué l'essentiel (96,72%) des ventes du pays à l'étranger les 11 mois de 2013» avait indiqué, le 21 décembre 2013 le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). En ce qui concerne l'excédent commercial, la mauvaise série n'a pas non plus connu de répit. «L'Algérie a réalisé durant les 11 premiers mois de l'année en cours un excédent commercial de 10,22 milliards de dollars (mds-usd), contre 20,42 mds durant la même période de 2012...» avait annoncé la même source. Soit une baisse de près de 50%.La marge de manoeuvre s'amenuise dangereusement. Le lien avec le déclin de certains gisements n'est sans doute pas à écarter. L'impact pourrait être rude. «La priorité pour les pays exportateurs de pétrole de la région Mena est d'augmenter leur résistance à tout choc de baisse des revenus pétroliers, tout en diversifiant leurs économies face à une population active en augmentation rapide», avait averti le Fonds monétaire international dans un rapport rendu public le 8 octobre 2013. «Notre économie traverse un moment crucial...Il s'agit de passer d'une économie quasiment de rente, à une économie de production», avait déclaré le 9 mai 2013 le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge d'une séance de questions orales à l'Assemblée populaire nationale.Des recommandations qui signifient que la tâche du futur gouvernement ne sera pas de tout repos. Le baril de pétrole est déjà en embuscade.




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