À l’occasion de la Journée nationale de la Mémoire, célébrée le 8 mai en commémoration des massacres de 1945, le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit a annoncé le lancement de « Geoheritage », une plateforme numérique novatrice conçue comme un musée interactif dédié au patrimoine matériel et immatériel de l’Algérie. Cette initiative vise à préserver et promouvoir l’histoire nationale, en particulier celle de la période coloniale (1830-1962), tout en offrant une expérience immersive aux citoyens, chercheurs, historiens et touristes.
La plateforme « Geoheritage » propose une carte interactive détaillée répertoriant les sites emblématiques de la mémoire nationale. Ces sites incluent :
Musées dédiés à la Révolution algérienne et à l’histoire coloniale.
Cimetières de martyrs, lieux de recueillement et de mémoire.
Sites historiques ayant marqué la lutte pour l’indépendance.
Maisons de martyrs, témoignages de sacrifices individuels.
Centres de torture, rappel des exactions coloniales.
Monuments commémoratifs et mémoriaux, symboles de résilience.
58 directions de wilayas relevant du ministère, intégrées pour une couverture nationale.
Grâce à un Système d’information géographique (SIG) à haute précision, la plateforme permet de localiser ces lieux avec une grande exactitude. Un simple clic sur une zone géographique ou une ville donne accès à des fiches documentées comprenant :
Archives photographiques issues de collections historiques.
Notes historiques rédigées par des experts.
Informations pratiques (localisation, horaires, accès).
« Geoheritage » se distingue par son moteur de recherche avancé, qui permet de filtrer les contenus par :
Lieu : pour explorer les sites d’une région ou d’une wilaya spécifique.
Période historique : pour se concentrer sur des événements précis (par exemple, la guerre d’indépendance).
Thématique : pour approfondir des sujets comme la résistance, les figures historiques ou les lieux de mémoire.
Le portail intègre des visites virtuelles en 3D, offrant une immersion dans des sites historiques inaccessibles ou éloignés. Ces reconstitutions numériques, réalisées avec des technologies de pointe, permettent aux utilisateurs de « voyager dans le temps et l’espace », retracant les grandes étapes de la lutte anticoloniale. Par exemple, un internaute peut explorer virtuellement le maquis de l’Ouarsenis ou les lieux des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata.
La plateforme centralise des données géospatiales et historiques jusque-là dispersées, créant une base de données homogène. Cette infrastructure numérique permet de :
Collecter et stocker des informations sur le patrimoine matériel (monuments, sites) et immatériel (récits, témoignages).
Analyser et gérer ces données pour en garantir l’exactitude et l’accessibilité.
Télécharger des images, documents et fiches pour un usage éducatif ou scientifique.
Les superviseurs du projet soulignent que « Geoheritage » jouera un rôle clé dans :
La préservation numérique de l’histoire algérienne, face aux risques de dégradation physique des sites.
La promotion du tourisme culturel, en valorisant des destinations historiques souvent méconnues.
Le soutien aux chercheurs grâce à des données fiables et actualisées.
L’aide aux autorités pour la gestion, la restauration et la protection des sites patrimoniaux.
En intégrant des outils numériques avancés, le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit marque une étape significative dans la préservation de la mémoire collective. La plateforme s’inscrit dans une démarche de démocratisation de l’accès à l’histoire, rendant le patrimoine algérien accessible à un public mondial via le site officiel https://geoheritage.dz.
Cette initiative s’aligne également avec les objectifs de modernisation du secteur culturel algérien. En exploitant les potentialités du numérique, « Geoheritage » ne se contente pas de conserver le passé : elle le rend vivant, interactif et accessible aux générations actuelles et futures.
Le lancement de « Geoheritage » ouvre la voie à d’autres projets numériques visant à valoriser le patrimoine algérien. À terme, la plateforme pourrait intégrer des fonctionnalités supplémentaires, telles que :
Des témoignages oraux de moudjahidine ou de descendants de martyrs, enrichissant le récit historique.
Des parcours éducatifs pour les écoles, avec des modules interactifs adaptés aux jeunes publics.
Une collaboration internationale avec des institutions culturelles pour promouvoir le patrimoine algérien à l’étranger.
En conclusion, « Geoheritage » représente une avancée majeure dans la sauvegarde et la transmission de l’histoire algérienne. En combinant technologie, histoire et accessibilité, cette plateforme offre une nouvelle manière d’explorer et d’honorer la mémoire nationale, tout en consolidant le lien entre les Algériens et leur passé.
Posté Le : 12/05/2025
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Hichem BEKHTI