Algérie - A la une

La zone dollar déclasse le Vieux Continent


Un mouvement baissier persistant caractérise les achats de l'Algérie depuis la zone euro, alors que ses importations depuis la zone dollar sont en constante évolution.Alors que les fondamentaux du commerce extérieur restent si fragiles avec, au tableau, un déficit de 1,87 milliard de dollars, des exportations en baisse, composées essentiellement d'hydrocarbures, et des importations qui continuent d'être à des niveaux élevés, un mouvement baissier persistant caractérise les achats de l'Algérie depuis la zone euro, alors que ses importations depuis la zone dollar sont en constante évolution. En témoignent les derniers chiffres communiqués par l'administration douanière, lundi.
En effet, les importations de l'Algérie depuis la France ont baissé de -4,64%, de -8,02% depuis l'Espagne ainsi que depuis l'Italie et l'Allemagne de respectivement de -16,70% et de -2,2%.
Les importations depuis la zone dollar se sont, en revanche, inscrites en hausse à l'issue des cinq premiers mois de l'année avec une tendance ascendante plus prononcée avec la Chine. L'Algérie a importé pour 3,500 milliards de dollars de biens alimentaires et non alimentaires depuis la Chine, une facture en hausse de +23,23% par rapport à la même période de 2018. Les achats de l'Algérie depuis la Turquie ont, à leur tour, augmenté de +4,46% (1 milliard de dollars), de +1,93% depuis le Brésil et de +5,22% depuis l'Arabie saoudite.
Ainsi, les statistiques publiées par les douanes algériennes indiquent clairement que les échanges avec le Vieux Continent s'essoufflent, alors que les importations depuis les pays de la zone dollar demeurent solides avec, sur la courbe, de fortes tendances haussières au profit de la Chine.
Malgré les différents dispositifs d'encadrement des importations mis en place depuis la mi-2015, la Chine trône sur la pyramide des principaux fournisseurs de l'Algérie avec, au tableau, une part de 18,8% des importations globales algériennes.
Cette évolution dans les échanges de l'Algérie avec le reste du monde, les économistes l'expliquent par la nature des produits importés ainsi que par un choix propre aux importateurs. L'on est plutôt loin "de pouvoir gérer les fluctuations des changes pour décider d'inverser une tendance au profit et/ou au détriment d'une autre", explique Brahim Guendouzi, économiste, en réponse à la question de savoir si la baisse des importations depuis la zone dollar s'inscrit plutôt dans une démarche d'équilibrage de la balance commerciale. Cette baisse intervient en tout cas dans un contexte de forte tension sur le budget, sur fond de vaines tentatives de réguler le commerce extérieur et de ramener la facture d'importation à des niveaux soutenables.
Certes, la baisse des cours du pétrole depuis la mi-2014 a pesé sur la valeur des exportations, mais la dégradation de certains autres fondamentaux du commerce extérieur reflète l'inefficacité des dispositifs de restriction en vigueur depuis 2015. Quant au "casse-tête" chinois, ses produits certes sont plus compétitifs que ceux provenant des pays européens à plus fort coût, mais cette tendance haussière ininterrompue des importations depuis la Chine ne saurait s'expliquer uniquement par le facteur prix-tendance des importateurs. Ce serait aussi un choix politique qui expliquerait aussi la forte présence des entreprises chinoises dans certains secteurs d'activités, dont le BTPH.

Ali Titouche


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