Algérie - Revue de Presse


Avec ses conflits insolubles, l?Afrique est un continent qui va mal. A peine la terrible crise qui a secoué le Kenya est-elle en voie d?apaisement que déjà les observateurs craignent un scénario de même nature au Zimbabwe tant le président sortant, Robert Mugabé, entend se maintenir au pouvoir sans se soucier des conséquences de son maintien pour le pays. Ce serait peut-être pour l?Afrique une tragédie qui s?ajouterait à celles qui ont endeuillé le Liberia, la Sierra Leone, la République démocratique du Congo, le Rwanda, avant un retour à un semblant de normale. Le Zimbabwe est un pays cher au c?ur des Africains qui avaient fêté son accession à l?indépendance et à la liberté comme une victoire éclatante sur le colonialisme et la ségrégation. C?est aux Zimbabwéens d?abord à être les maîtres de leur destin, hier comme aujourd?hui. Mais c?est une forme de blessure morale pour chaque Africain de voir ce pays, comme tout autre au demeurant, basculer dans la régression et l?incertitude du lendemain. Nul ne peut ignorer ce qu?il est advenu de la Somalie alors que nombre de pays africains sont des cibles privilégiées pour les experts de la déstabilisation et des troubles trop spontanés pour être les effets d?une situation objective. L?Afrique est un continent dont les richesses ont été, et continuent d?être, pillées. Pendant longtemps, les dirigeants qui y erraient en place étaient soutenus directement ou indirectement par les anciennes puissances coloniales qui actionnaient à distance des hommes liges dont le pouvoir était fondé sur la répression et la terreur. L?émergence des élites africaines, particulièrement ces dernières années, a rendu impératifs les critères de démocratie et de bonne gouvernance, l?alternative étant de mettre enfin un terme aux errances souvent criminelles de dirigeants qui faisaient main basse sur le revenu national. Pour compenser la mise à l?écart de ces chefs cooptés, les ennemis de l?Afrique ont suscité, à des fins toujours lucratives, l?apparition de seigneurs de la guerre implacables dont les capacités de nuisance ont pu être observées au Liberia, au Sierra Leone et plus dramatiquement encore en Somalie. La communauté internationale reste, pendant ce temps, impuissante à agir et les seules initiatives qui sont prises consistent à protéger les ressources que les pays développés doivent chercher en Afrique. Les problèmes de santé, d?éducation, d?économie vivrière restent à peu près entiers. L?Afrique est ainsi freinée dans sa quête de progrès par cette fatalité du sous-développement qui lui est à l?évidence imposée. Si tel n?était pas le cas, comment expliquer que la règle de l?alternance n?est jamais à l??uvre dans des pays africains où les élections sont des leurres dans la mesure où les dirigeants en place ne tiennent pas compte des urnes ni des électeurs. Cela se traduit par le recours à la violence et à la paralysie de ces pays, déjà exsangues. Les événements récents survenus en Afrique n?incitent pas à l?optimisme. Ils interpellent pourtant une communauté internationale qui peut se trouver en situation de non-assistance à peuples en danger.
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