Algérie

La réalité face au triomphalisme Edito : les autres articles



La réalité face au triomphalisme                                    Edito : les autres articles
Le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la baisse les prévisions de croissance pour l'Algérie pour 2012. Alors qu'il y a six mois les prévisions étaient de 3,1% pour 2012, le dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, rendu public hier, prévoit une nette baisse de cette croissance à 2,6%. Pour l'année 2013, l'estimation n'a pas changé, elle est de 3,4%. A propos de l'inflation, le FMI estime qu'elle sera de 8,4% en 2012 et connaîtra néanmoins une baisse à 5% en 2013. Pour le gouvernement, l'inflation sera de 4% en 2012 et en 2013.
Il y a aussi un écart entre les prévisions de croissance pour 2013 du FMI qui sont de 3,4% et celles du gouvernement qui sont estimées à plus
de 5%.
L'estimation du FMI est basée sur le pronostic établi pour l'économie mondiale et qui vient d'être revu à la baisse. Les prévisions officielles risquent encore une fois d'être démenties.
Concernant l'économie mondiale, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance à 3,3% en 2012 contre 3,5% prévus en juillet et à 3,6% en 2013 contre 3,9%. Une baisse qui entraînera forcément un recul de la demande en pétrole. Le secteur de l'énergie n'est pas étranger à ce décalage et la volatilité des prix du pétrole, en l'absence d'autres sources de financement de l'économie, est déstabilisante.
Hier, en marge d'une réunion des ministres du Pétrole du Conseil de coopération du Golfe tenue à Riyad, le ministre saoudien du Pétrole a déclaré : «Nous allons fournir au marché ce dont il a besoin» et : «Nous allons travailler à modérer les prix.» L'autre facteur déstabilisant pourrait être l'action des pays du Golfe menés par l'Arabie Saoudite.
Si les déclarations du ministre saoudien du Pétrole peuvent être interprétées comme un simple effet d'annonce pour éviter que le marché ne s'emballe à la veille de l'hiver, il n'en demeure pas moins qu'en avril dernier, la même déclaration avait été faite et ses effets se sont fait sentir avec un recul de 15 dollars des prix de mai à juin. Mais les problèmes géopolitiques, avec le différend sur le nucléaire iranien et la situation en Syrie, ont aidé les prix à repartir vers le haut à plus de 100 dollars le baril. C'est ce qui fait sûrement réagir l'Arabie Saoudite, qui est généralement sollicitée par l'AIE. Une augmentation de la production de la part des pays du Golfe n'est pas à exclure, surtout pour remplacer une partie des exportations de pétrole iranien victime de l'embargo occidental.
Mais le même scénario vécu au printemps risque de se répéter, vu les problèmes géopolitiques et les difficultés rencontrées par l'Arabie Saoudite, qui doit tenir compte de l'augmentation de la demande en pétrole sur son marché national. Toujours est-il que cette intervention publique du ministre saoudien du Pétrole et les prévisions du FMI sur la croissance économique mondiale pourraient influer négativement sur toutes les projections faites dans la loi de finances. Ces données posent encore une fois le problème de la dépendance de l'économie du pays vis-à-vis des prix du pétrole et celui des prévisions basées sur le triomphalisme.
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