Algérie

La problématique du journalisme d'investigation



La problématique du journalisme d'investigation
Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a invité Jean Péan, journaliste et écrivain notoire, pour animer une conférence-débat, au palais de la Culture ce jeudi 26 juin 2014 dont le thème était réservé à la problématique du «journalisme d'investigation». Cette rencontre entre les professionnels de la presse, outre qu'elle devait donner un éclairage sur l'expérience personnelle du confériencier sur l'exercice d'une fonction restant à définir déontologiquement, et à protéger juriquement, celle-ci en sous bassements, soulignait l'importance d'une formation adaptée pour l'exercice de ce métier.Selon notre ministre de la Culture, le journalisme d'investigation serait subordonné à certaines conditions, dont la mise en place des conditions de travail, en termes de temps, de reconnaissance, et de spécificité étant donné que la fonction du journaliste chargée d'une enquète ne saurait se limiter à seulement véhiculer les information dans un court délai. Le scoop synonyme de rapidité, et la reprise en l'état des informations des Agences de presse officielles posent la problèmatique, pour le journaliste, qu'il ne dispose très souvent d'aucun moyen pour vérifier la véracité de l'info, afin de se permettre de la reprojeter en son âme, et conscience vers ses lecteurs ou téléspectateurs. Ne disposant pas de preuves suffisantes leur permettant de traiter l'info, notre ministre pense que l'objectif de telles rencontres permettra aux journalistes algériens d'aspirer à plus de professionnalisme, conformément aux recommandations du président de la République, contenues dans son message à la presse. Une commission ad hoc plancherait actuellement sur ce que sera le profil du journaliste professionnel. Pour en revenir à l'intervention de M. Jean Péan, vieux routier de la plume, puisqu'il compte pas moins de 45 ans d'exercice de ce métier aussi passionnant que contreversé, le journaliste-écrivain de plusieurs articles dont certains ont été traités en best sellers reconnus pour leurs perspicacités dans la divulgation de certaines informations sensibles, ou appartenant à ce qui s'apparenterait au secret d'Etat. Péan déclara à ce propos que «Toutes les révélations sensibles peuvent faire l'objet de manipulations pouvant être positives ou négatives, il appartenait au journaliste d'en juger en décidant de saisir de l'opportunité d'enquêter ou pas... Ces enquêtes peuvent durer une année, ou deux sinon davantage. Se pose alors le problème de la rénumération du journaliste, puisque de nos jours le temps coûte de l'argent». Selon M. Péan, parfois l'éditeur accepte de financer une partie des frais avec le journaliste, en achetant en quelque sorte l'enquête à l'avance. Il arrive aussi que l'éditeur prenne en charge la moitié des frais de justice, en cas de contreattaque des personnes ciblées estimant les révélatons publiées seraient diffamatoires. «Un sujet interressant pourrait être largement commenté par tous les organes d'information, si le sujet traité mérite d'être approfondi, il faut changer l'angle d'incursion afin de faire du neuf en partant d'un sujet largement médiatisé. Selon le tribun qui se base essentiellement sur ses expériences personnelles : «accepter des confidences, c'est un peu se salir les mains en acceptant les règles du jeu qui sont souvent dangeureuses, il faudrait pour l'enquêteur qu'il admette que les risques pourraient être reliés à la source d'information, et que l'offensive à mener contre les lobbys a un coût souvent très onéreux. Ainsi, en son âme et conscience, le journaliste se réserve le droit d'exploiter le renseignement, de le publier ou de ne pas le publier, surtout si l'information est classée comme étant sensible, a soutenu Jean Péan. «C'est de la responsabilité de l'investigateur». Jean Péan a essuyé des dizaines de procès qu'il a presque tous gagnés, toutefois en laissant beaucoup d'argent dans le règlement des frais d'avocat et de justice. Car ce métier de journaliste basé sur les révélations délicates qualifié pompeusement de 4e pouvoir médiatique, se heurte au pouvoir, celui là bien réel, qu'est le pouvoir présidentiel, judiciaire ou législatif. Péan considère qu'il n'est pas un paparazzi, et que les politiques, comme les hommes ou les femmes publiques, méritent une protection de leurs vies privées. Mais en concomitance avec l'évolution de la garantie de «la liberté d'expression reconnue pour les journalistes», il existe dans les lois l'inviolabilité liée au secret d'Etat, au secret de l'instruction, à la présomption d'innocence des mis en cause, l'absence d'un statut officiel autorisant le journaliste à faire des investigations au même titre qu'un détective privé, pour demander aux autorités de coopérer, afin de consulter des documents administratifs à propos d'affaires liées à la corruption entre autres exemples. Souvent, les journalistes d'investigation n'ont d'autres choix que de publier fidèlement les révélations leur parvenant, sans pour autant détenir, faute dans les faits de collaboration entre les différents pouvoirs les preuves pour innocenter, ou confirmer des actes d'accusation. Bien souvent ce vide juridique indispose les journalistes, et les magistrats qui ne peuvent se contenter des révélations apportées, puisqu'ils réclament des preuves aux rédacteurs des articles-enquêtes. Cet imbroglio entre les dirigeants politiques, les magistrats, et la presse témoigne d'une volonté protectionniste de certains cercles du pouvoir. Même dans les pays qui ont des traditions de transparence dans la gestion des affaires publiques, il se trouve que des dépassements peuvent déroger aux règles généralement faisant consensus entre les différents acteurs, des différents pouvoirs. Il n'est pas non plus impossible que pour des raisons que seule la raison ignore, que l'inverse se produise, si des enjeux politiques dictent à certains acteurs politiques de faire appel à la presse pour discréditer des adversaires politiques. L'affaire présentement qui fait l'actualité appelée «Sarkogate» en France relative au réseau d'écoutes téléphoniques qui aurait été mis en place par l'ex-président français Nicolas Sarkosy, afin d'espionner les magistrats français, la source des divulgations ne serait d'après la déclaration de Jean Péan au «Figaro», «que l'autorité judiciaire qui estime dans sa stratégie d'instruction qu'il est utile que les écoutes soient connues publiquement, soit, il s'agit d'un acte militant, destiné à nuire». Aux dernières nouvelles, Nicolas Sarkosy est toujours retenu en garde à vue à Nanterre pour trafic d'influence. La garde à vue d'un président de la République française est une première, puisque Sarkosy est toujours en garde à vue depuis le 1er juillet à l'Office anti-corruption de la police judiciaire au moment où les nouvelles faisant état d'un retour pour briguer la présidence de l'UMP sont devenues palpables. L'affaire «Sarkogate» serait-elle en train de pousser vers la porte de sortie du monde de la politique l'ex-président fançais comme l'affaire Watergate qui a vu la démission du président Nixon à la suite de l'éclatement du scandale d'espionnage politique opéré dans les bureaux du parti démocrate à Washington. Pareillement aux investigations des journalistes sur l'affaire des «diamants de Bokassa» et plus particulièrement aux révélations apportées par Jean Péan qui ont empêché la réélection de Valérie Giscard d'Estaing suite aux publications par l'hebdomadaire «Le Canard enchaîné» journal satirique en octobre 1979, ou la publication des «Affaires africaines»' dénonçant les réseaux mis en place par Jacques Focart, et les transactions souterraines entre les dirigeants africains et français se matérilisant par des transferts de mallettes bourrées d'argent, autrement, l'écrit fustigeant dans «l'argent noir» la corruption avec l'arnaque des avions renifleurs de pétrole.


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